Contre les capitalistes empoisonneurs, l’État et leurs complices, Non à l’impunité, Non au cocktail de pesticides.
Le samedi 24 avril à Fort-de-France aura lieu la prochaine grande mobilisation populaire pour exiger jugement et condamnation des capitalistes empoisonneurs au chlordécone, de l’État à leur service et de leurs complices. Cette date a été retenue par le collectif d’organisations syndicales, politiques, et d’associations constitué au lendemain de la menace de non-lieu pour prescription des faits suite aux plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui déposées depuis 2006 et 2007.
La date du 10 avril précédemment fixée avait été repoussée pour cause de risque sanitaire lié à la Covid. Mais la détermination ne faiblit pas. Le 10 avril le collectif n’est pas resté inactif pour autant. Il a organisé un « tour de chauffe » avec interventions des représentants des organisations et associations devant la Maison des syndicats, en lien avec la population par le réseau Facebook. Des élus étaient également présents. Cette détermination peut encore s’amplifier tant est grand le sentiment de colère et d’injustice. Il y a d’un côté une impunité programmée pour les possédants et les puissants et de l’autre maladies, galères et mépris pour les travailleurs et la population laborieuse.
La déclaration de Rémy Heitz, procureur de Paris, laissait entendre dans les colonnes de France-Antilles que « les faits présumés étaient prescrits. Ils le seraient depuis le dépôt de la première plainte des associations citoyennes et environnementalistes en 2006 ». Cela n’a fait qu’inciter avocats et juristes à fourbir leurs dossiers. Derniers en date, les avocats de l’AMSES (Association médicale de sauvegarde de l’environnement et de la santé), présidée par le Dr Jos Pelage, se sont impliqués dans l’évolution de la situation sanitaire à la Martinique. Ils ont contesté le 1er avril dernier la possible prescription des faits auprès des juges d’instruction parisiens chargés de l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone. Parallèlement à la procédure pénale, ils ont aussi déposé une plainte à la Cour de justice de la République (CJR), mettant en cause la responsabilité de cinq ex-ministres dans cette affaire.
Mais c’est surtout de la mobilisation populaire que peut venir le rapport de force favorable qui fera entendre au pouvoir les exigences des populations meurtries et l’obligera à les respecter.
Le 27 février dernier, plus de sept mille travailleurs, toutes catégories confondues, retraités, jeunes, accompagnés de groupes de tambours, avaient déboulé dans les rues de Fort-de-France. Avec force et conviction, ils reprenaient des slogans comme « Non à l’impunité, Non au non-lieu ! Non au cocktail de pesticides ! ».
Les organisations et associations se mobilisent pour le 24 avril. Un préavis de grève sera déposé par les organisations syndicales. En s’en donnant les moyens dès à présent, en préparant le plus possible leur mobilisation à partir de leur commune, de leur entreprise, de leur quartier, de leur lycée, le samedi 24 avril, ils pourront être plus nombreux encore.
Manifestons massivement pour que les pollueurs soient condamnés et paient pour les dégâts occasionnés, pour l’indemnisation et le respect des populations meurtries, pour faire cesser cette injustice et pouvoir faire face à l’avenir.