Durant près d’une semaine, le fonctionnement du réseau de transport de la zone Cacem a été perturbé. Certains employés d’entreprises titulaires du marché de transport ont arrêté le travail pour dénoncer une discrimination et exiger de bénéficier des mêmes avantages que ceux de la principale entreprise, la Régie des transports de Martinique (RTM).
Alors que le transport était assuré par la Compagnie foyalaise de transport urbain dirigée par un membre du PPM (Parti progressiste martiniquais), la CTM (Collectivité territoriale de la Martinique) et Martinique Trans-port dirigées à l’époque par Alfred Marie-Jeanne et Boutrin, ont pris la décision de rompre la délégation de service public attribuée à la CFTU et de démanteler l’organisation du transport. C’était un prétexte pour régler des comptes politiques. Ils ont donc mis en place des lots attribués à différentes entreprises. Cela présentait pour eux un gros avantage. Comme il y avait des travailleurs combatifs dans la seule CFTU, les disperser dans plusieurs entreprises, notamment de petite taille, permettait de les affaiblir. Le gros des salariés s’était retrouvé à la RTM qui gère notamment le Bus à Haut Niveau de Service. À l’époque, les élus politiques n’ont pas dénoncé cette manœuvre.
Le mouvement a éclaté principalement à cause du non versement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat de 1 000 euros et des augmentations de salaire malgré des accords signés. Alors que toutes les entreprises sont chapeautées par Martinique Transport, des disparités existent et certains patrons n’entendaient pas appliquer des obligations nées avant les changements de marchés.
Les chauffeurs ont fait le choix de ne pas être victimes de combines et autres calculs. Ils ont utilisé l’arme des travailleurs pour se faire entendre et comprendre. D’ailleurs David Zobda, responsable de Martinique Transport et membre de la CTM, s’est impliqué dans l’affaire et a trouvé un accord avec les travailleurs et leurs syndicats.