Les salariés de la société Colas Martinique se sont mobilisés pour dénoncer un plan de licenciements. Ils ont observé une journée de grève d’avertissement pour signifier qu’ils n’ont pas l’intention d’avaliser la décision de la direction.
Colas Martinique est une entreprise du groupe Bouygues, leader mondial du BTP. Elle est spécialisée dans la construction et l’entretien des routes (enrobés). Elle emploie actuellement 72 salariés.
La direction de cette entreprise a annoncé aux représentants du personnel qu’elle entendait supprimer 28 emplois. Selon elle, c’est le contexte économique qui la contraindrait à recourir à cette solution. Elle avance la baisse des commandes et la concurrence comme arguments.
C’est une filiale du même groupe Bouygues qui, il y a plusieurs années, devait construire le bâtiment de l’Atrium. En plein travaux, cette entreprise s’était alors retirée, estimant la rentabilité insuffisante. Cette décision avait obligé le Conseil général à relancer le marché et provoqué des retards dans la livraison des locaux.
En fait, Colas n’a pas voulu laisser passer l’opportunité de la crise sanitaire. Elle en profite pour « dégraisser » et ainsi améliorer sa rentabilité. Autre avantage qu’elle compte tirer de cette réduction d’effectif, elle passerait sous le seuil des 50 salariés, ce qui la dispenserait de mettre en place un CSE (Comité social et économique) avec les compétences d’un Comité d’entreprise.
Depuis des années que la Colas est présente en Martinique, le groupe Bouygues a récolté des centaines de millions. Les salariés ont décidé de réagir à l’annonce de ce que la direction appelle cyniquement un « plan de sauvegarde de l’emploi », mais qui est en fait un plan de maintien de ses profits.
Face à la stratégie de leur direction et du groupe Bouygues, les travailleurs ont une réponse : répartition du travail entre tous et sans diminution de salaire, en prenant l’argent dans les poches des actionnaires, s’il le faut !