Il y a une époque où les politiciens étaient nombreux à défendre l’idée que les Antilles devaient être soumises à « la France mère patrie éternelle », malgré le mépris et la mitraille colonialistes exercés par ses dirigeants contre les travailleurs. Cette politique aux relents coloniaux est tombée peu à peu en désuétude.
De nos jours, tous les politiciens de droite, de gauche, autonomistes, indépendantistes se targuent de travailler pour « la Guadeloupe » et « la Martinique ». C’est à celui qui défendra le plus « la Guadeloupe » et « la Martinique ». Mais il y a au moins « deux Martinique » et « deux Guadeloupe ». Il existe d’une part la Martinique et la Guadeloupe des exploiteurs capitalistes, celle du grand patronat, de la grande bourgeoisie békée et autre. D’autre part, il y a la Martinique et la Guadeloupe des exploités, des travailleurs, des chômeurs, des retraités, de la population pauvre.
Tous ceux qui prétendent défendre « la Guadeloupe » et « la Martinique » font croire qu’ils s’adressent à la population, mais ils s’adressent en réalité à ceux qui possèdent l’économie. Parler de « la Guadeloupe », de « la Martinique » c’est faire disparaitre les intérêts opposés qui existent dans nos sociétés en étouffant les intérêts des travailleurs, cela pour servir les riches en définitive.
À Combat ouvrier nous nous adressons à la classe ouvrière de Guadeloupe et de Martinique et à tous les pauvres. Nous ne sommes pas « Guadeloupéens », « Martiniquais » au même titre que les gros propriétaires Blandin, Gaddarkhan, ou Dambas, Hayot, Despointes, Monplaisir. Nous ne sommes pas « Guadeloupéens » ou « Martiniquais » au même titre que les Chalus, Mathiasin, Borel-Lincertin, Letchimy, Marie-Jeanne, Nilor, etc. Ce sont tous des serviteurs politiques de la bourgeoisie. Ce monde de notables n’est pas le nôtre. Nous nous situons sur le terrain de la classe ouvrière et des couches populaires exploitées.
La Région, ou la Collectivité territoriale, sont chargées « du soutien et du développement économique ». En fait, elles sont là pour verser de l’argent public aux entreprises privées. La réalité c’est que ce sont les grosses entreprises qui raflent le plus gros de la mise. En Martinique, la CTM s’est engagée en février à apporter 198 millions pour une prétendue « refondation de la Martinique ». En Guadeloupe, un plan de relance régional de 500 millions a été voté pour les entreprises. Les motifs ? Aides aux entreprises en difficulté, sauvegarde des emplois, insertion des jeunes… La crise sanitaire a accéléré les dons en tous genres aux entreprises : subventions, prêts, exonérations. Où est le problème, nous dira-t-on, si ces aides créent des emplois ou les sauvegardent ?
Le fait est que les travailleurs et la population n’ont aucun contrôle sur l’argent public et ce qu’il devient réellement. La réalité est qu’au final il n’y a pas plus d’embauches, et les patrons licencient même en ayant reçu de l’argent. Seules des miettes restent pour la population.
Ceux qui voteront pour les listes « Combat ouvrier – Faire entendre le camp des travailleurs » feront un geste fort qui exprime leur révolte contre cette société injuste, et leur volonté de la remplacer. Voter pour les listes Combat ouvrier c’est exprimer l’urgence de répartir le travail entre tous pour éradiquer le chômage. C’est affirmer l’urgence d’un salaire décent pour tous et de l’augmentation des allocations et des retraites. C’est affirmer que les travailleurs devront enlever le pouvoir économique et politique à la bourgeoisie.