CO N°1263 (15 mai 2021) – Éditorial : Région Guadeloupe et Collectivité territoriale de Martinique au service du grand patronat !

Le scandale de l’arrêt de la Sucrerie Rhumerie de Marie-Galante (SRMG) est le dernier exemple en date du gaspillage des fonds publics régionaux au profit des entreprises privées.

De 2012 à 2015 l’assemblée départementale a attribué 150 000 euros par an à la SRMG. Elle continue depuis à lui verser des subventions. Quant à la Région, elle verse 850 000 euros par an à la direction de la sucrerie. En contrepartie la SRMG devait « maintenir l’unité sucrière et poursuivre sa modernisation ». La dernière « casse » douteuse de la chaudière vétuste, deux jours après sa mise en route, montre bien comment le patron de la SRMG se fiche complètement de cette contrepartie.

Dès le départ, les Régions et maintenant les Collectivités territoriales ont été conçues comme de véritables pompes à siphonner l’argent public pour l’injecter dans les poches du gros patronat. La loi NOTRe l’a réaffirmé en 2015.

Même si certains petits patrons en profitent parfois, ce sont les gros possédants qui sont les mieux servis. La Collectivité territoriale de Martinique (CTM) a par exemple voté en février l’attribution de deux millions d’euros aux capitalistes de l’hôtellerie pour « la rénovation du parc hôtelier ». En novembre 2020, toujours pour ces gros patrons du tourisme, la CTM à travers le Comité Martiniquais du Tourisme a financé une campagne médiatique pour plus d’un million d’euros. De même la CTM a offert trois millions pour aider au rachat de la compagnie aérienne Corsair. La Région Guadeloupe a elle aussi offert trois millions d’euros à deux gros patrons, Vial-Collet et Koury, pour racheter Corsair. Dans le même temps, le fond d’urgence régional Covid pour l’ensemble des 26 000 petits patrons de Guadeloupe plafonne à cinq millions d’euros au total.

Le Covid-19 sert de « bon prétexte » à Chalus et à Marie-Jeanne pour augmenter leurs dons en tous genres aux entreprises : prêts, subventions, fonds d’urgence, exonérations… En Martinique, la CTM s’est engagée en février à verser 198 millions pour une prétendue « refondation ». En Guadeloupe, un plan de relance régional de 500 millions a été voté pour les entreprises.

Ces millions sont versés sans aucun contrôle réel. Le cas de l’entreprise de fabrication de masques Respire plus est révélateur. Une enquête vient d’être ouverte pour détournement de fonds publics et financement occulte de campagne. L’entreprise a touché 450 000 euros de la Région Guadeloupe, la veille de sa création ! Elle a aussi bénéficié d’une exonération d’octroi de mer de 500 000 euros pour les machines et les matières premières.  Pendant ce temps-là, la situation des travailleurs se dégrade. Le chômage augmente, alors que les subventions sont versées au gros patronat pour soi-disant développer l’emploi. Les jeunes, qui ne trouvent pas de travail, sont poussés à l’exil.

Les dirigeants de La Région Guadeloupe et  de la collectivité territoriale de Martinique font croire qu’ils travaillent pour la population.  Mais lorsque cette dernière bénéficie de un euro en aide financière et services de leur part, les gros capitalistes en perçoivent 10. Ces assemblées sont surtout des instruments administratifs et politiques au service des gros possédants.

Voter pour nos candidats, le 20 juin, c’est affirmer cela.

C’est dire aussi votre opposition à tous les partis qui représentent les intérêts politiques de la classe capitaliste. C’est dire que les travailleurs et la population doivent pouvoir contrôler l’argent public. Et pour s’en donner les moyens ils devront s’imposer sur la scène politique par de larges luttes collectives et offensives. C’est le chemin de la remise en cause du système capitaliste lui-même.