Vu la grande mobilisation des soignants, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer et Olivier Véran, ministre de la Santé ont fini par accepter la médiation demandée par l’Intersyndicale.
La justice avait refusé cette demande.
Le gouvernement a tenté au départ de faire accepter aux soignants l’obligation vaccinale. D’abord en recourant à la force brute comme l’a montré la répression du 15 octobre 2021 au CHUM, mais aussi en sollicitant la justice. Il a été contraint à une « médiation », ce qui constitue un nouveau recul. C’est d’ailleurs ce qu’a compris Serge Letchimy, le président de la CTM, qui s’est empressé de s’attribuer la paternité de cette proposition.
Mais pour le gouvernement, cette médiation n’est qu’un moyen pour gagner du temps. Avant la réunion il en a fixé les limites, tout en l’acceptant. Rodomontades.
L’Intersyndicale précise désormais qu’elle « regroupe les soignants et personnels assimilés assujettis à l’obligation vaccinale ce qui dépasse largement le cadre des personnels du CHUM ». En outre, elle demande un moratoire sur l’ensemble des sanctions-suspensions de contrats mises en œuvre par les employeurs jusqu’à la fin des négociations.
De plus, les soignants ne se sont pas mobilisés que contre la loi du 5 août sur l’obligation vaccinale et le passe-sanitaire. Ils exigent aussi des moyens pour exercer correctement leurs missions. Car le système de santé a été mis à mal par des décennies de politique criminelle, par tout un tas de pratiques (tarification à l’acte, suppressions de lits, non recrutement de personnels, économies budgétaires, etc.).
Le directeur de l’ARS, Jérome Viguier, a appelé au dialogue social pour que les choses soient « apaisées ». Il avoue ainsi que situation sociale est préoccupante. Mais c’est le gouvernement qu’il représente qui a créé cette situation.
Après le retrait des forces de répression du site du CHUM et l’acceptation de la médiation, les personnels en lutte ont clairement fait savoir qu’ils ne se laisseront pas berner par les représentants du gouvernement. La pression des travailleurs doit être maintenue sur le gouvernement pour l’amener à encore reculer.