Le 31 janvier, les dirigeants maliens ont annoncé qu’ils laissaient trois jours à l’ambassadeur de France pour quitter le pays.
Cette décision du gouvernement malien fait suite aux propos du ministre français des Affaires étrangères Le Drian, qui a accusé la junte « d’être illégitime et de prendre des mesures irresponsables ». Ces mesures consistent à permettre l’intervention de nouveaux partenaires militaires au Mali, en particulier les dits mercenaires russes.
Pourtant c’est bien le gouvernement français qui a lancé cette partie de poker menteur. L’actuelle junte militaire dirigée par Assimi Goïta a pris le pouvoir par un coup d’État le 28 mai 2021. Le lendemain, Macron avait annoncé son intention de retirer la moitié du contingent militaire de la force Barkhane au Mali et d’y fermer trois bases militaires. Il espérait ainsi montrer aux nouveaux dirigeants à quel point ils dépendaient du bon vouloir de l’impérialisme français.
Début janvier, pour accroître la pression sur la junte, le gouvernement français, à l’aide de la Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) a tenté d’étrangler la population malienne : fermeture des frontières, arrêt du transport de marchandises venant des ports de Dakar et d’Abidjan. Même les transports de médicaments sont bloqués. Les nombreux Maliens travaillant dans les pays de la Cedeao ne peuvent plus envoyer d’argent à leur famille.
Ces mesures ont renforcé le soutien de la population à la junte et à Assimi Goïta.
Les interventions militaires françaises au Sahel, officiellement justifiées par la France en raison de la menace djihadiste, ont pour seul but de défendre les intérêts des grosses sociétés capitalistes françaises. Les masses pauvres et les travailleurs maliens ont raison de réclamer le départ des troupes françaises. Mais ils n’ont rien non plus à attendre de la junte militaire qui se portera garante de leur exploitation auprès de l’impérialisme mondial.