Y aura-t-il la guerre en Europe dans les semaines qui viennent ?
Depuis des semaines, les dirigeants occidentaux accusent Poutine de préparer l’invasion de l’Ukraine. Dans un vaste jeu de poker menteur, Biden, Macron et Scholz multiplient les rencontres médiatisées avec Poutine, tout en le présentant comme un dictateur, agresseur et va-t-en-guerre. Poutine est bien un dictateur, contre son opposition et contre les classes populaires de Russie. Mais, face aux Occidentaux, il n’est pas l’agresseur.
Quand l’Union soviétique a disparu en 1991, les États-Unis n’ont pas dissous l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord), cette alliance militaire construite contre l’URSS. Au contraire, ils l’ont agrandie en y ajoutant de nombreux États voisins de la Russie, qui est aujourd’hui encerclée par des bases américaines. Poutine veut bloquer ce processus et empêcher l’Ukraine de rejoindre l’Otan. Alors, qui est l’agresseur ?
Biden et Macron fustigent Poutine parce qu’il déploie des troupes aux portes de l’Ukraine. Mais en janvier, quand Poutine a envoyé 3 000 parachutistes russes pour aider le dictateur du Kazakhstan à mater la révolte ouvrière, pas un mot. Pour réprimer les révoltes, Poutine, Biden et Macron sont complices !
Les dirigeants américains et européens se moquent du sort des Ukrainiens comme de tous les peuples qu’ils oppriment eux-mêmes partout dans le monde.
Ils se prétendent les champions de la liberté, mais ils empêchent les migrants de circuler librement pour fuir la guerre ou la misère.
Ils prônent la paix et la démocratie mais ils entretiennent une multitude de guerres régionales meurtrières et arment des dictateurs. La France maintient des troupes dans neuf pays d’Afrique, comme au Burkina Faso ou au Mali. Dans ce dernier pays en particulier, ses troupes sont détestées par la population.
Partout, les grandes puissances interviennent pour défendre les intérêts de leurs capitalistes respectifs, en lutte pour se partager les marchés et accéder aux matières premières. Dans une économie en crise, cette concurrence est de plus en plus acharnée, et les dirigeants impérialistes se préparent à transformer un jour la guerre économique en guerre tout court. En est-on là aujourd’hui dans l’affaire d’Ukraine ? L’avenir le dira. Mais à force de jouer avec le feu…