Ce début d’année connait une recrudescence de meurtres aux Antilles et en Guyane. Ces meurtres sont pour la plupart des règlements de compte entre jeunes des quartiers populaires pour des affaires de vols ou de drogue.
En Guyane, en six mois, il y a déjà eu 25 homicides et 72 tentatives d’homicides. Le 8 juin, un jeune de 22 ans était tué par arme à feu dans la cité Arc-en-ciel à Rémire-Montjoly. En Guadeloupe, le 9 juin a été marqué par le 18ème homicide de l’année. Un individu âgé d’une trentaine d’années a été criblé de balles à la Cour Zamia à Pointe-à-Pitre. En Martinique, il y a déjà eu 14 homicides depuis le début de l’année. Le 9 juin, c’est un double meurtre qui a provoqué l’émoi à Rivière-Salée. La veille un jeune de 28 ans était exécuté dans un restaurant à Fort-de-France.
Face à cette montée de la violence, la population angoissée en appelle souvent à plus de fermeté de l’État. En réalité, la répression judiciaire ne supprimera pas les sources de cette violence : l’exploitation capitaliste et ses séquelles coloniales. Ces meurtres ont lieu dans des territoires où six jeunes sur dix sont au chômage et quand ils trouvent du travail, ils sont souvent mal payés, voire pas payés. À ceci s’ajoute la vie chère permanente et depuis un an des augmentations vertigineuses du prix du carburant et des produits de première nécessité. Ces difficultés conduisent au désespoir, à l’autodestruction dans la drogue, à la case prison ou à la mort.
Si tous les jeunes avaient du travail payé correctement, il est certain qu’ils arrêteraient de s’entretuer !