Le lundi 20 juin s’est tenue au tribunal judiciaire de Fort-de-France l’audience sur la mort de l’ouvrier Émile Tanasi.
En effet, le 26 mars 2019, cet ouvrier travaillant pour l’entreprise BGC a été enseveli sous près de 13 tonnes de terre, alors qu’il effectuait un terrassement en bas d’un talus d’une hauteur de cinq mètres, sans mesure de sécurité. Le talus s’est subitement affaissé sur lui. Son collègue, situé à proximité, a eu de la chance. Il s’en est sorti avec des blessures.
Au cours de l’audience, l’ouvrier rescapé, a expliqué qu’avant l’accident, il avait pourtant averti son patron en lui disant que le talus « était à cinq mètres de haut. Il faisait peur et était trop haut » et avait ajouté que « Je veux voir mon enfant grandir ». Quant au patron, on peut lire dans le France Antilles du mercredi 22 juin qu’il a déclaré « ne pas avoir constaté de risque particulier, ne pas avoir mis en danger la vie de ses employés. Qu’il n’était pas nécessaire de faire une étude de sol. » Plus grave, « qu’il avait déjà fait des chantiers avec des talus à cette hauteur sans risque ni plan. »
Pourtant, avant tous travaux de construction, l’entreprise responsable doit obligatoirement réaliser l’étude de sol et faire établir un projet de construction par un géotechnicien. Cette étude permet de déterminer la nature et les risques géologiques. Parmi ces risques figurent : les glissements de terrain, les tassements et les inondations conformément à la norme NF P 94-500. Concernant le plan, avant d’entreprendre des travaux, c’est le PLU (Plan Local d’Urbanisme) qui définit les règles d’urbanisme.
Ce patron exerçant depuis près de 40 ans dans le bâtiment connait les règles. Sa conduite est criminelle. À propos de cette affaire, il est écrit dans le même journal France-Antilles que le procureur de la république a conclu que « les conditions de sécurité n’ont pas été respectées. Il n’y avait aucun diagnostic et aucune mesure de sécurité. On note une absence de réflexion totale sur les risques. L’employeur doit assumer les conséquences ».
Et ce procureur requiert deux ans d’emprisonnement avec sursis, l’arrêt de toute activité dans le BTP pendant cinq ans et deux amendes de 10 000 € à l’encontre de ce patron. Le délibéré est attendu le 20 juillet 2022.