CO N°1288 (2 juillet 2022) – Éditorial – Une Assemblée de coalition contre les travailleurs. La seule opposition c’est la lutte collective !

Après les résultats des élections législatives en France, Macron et son gouvernement sont aux abois. Ils n’ont pas de majorité absolue pour gouverner à l’Assemblée nationale. Pour arriver à former une « coalition », ils sont en parlotte avec les autres partis politiques qui siègent à l’Assemblée. Une coalition pour défendre quelle politique ? La politique scélérate que Macron a déjà annoncée contre les travailleurs et les chômeurs ?

Les résultats des législatives, y compris la très forte abstention, sont en partie l’expression d’une défiance à l’égard de la politique de Macron de la part d’une fraction des classes populaires. Ils sont aussi en partie l’expression d’une défiance à l’égard de la politique menée depuis des années par les gouvernements de droite ou de gauche en faveur de la bourgeoisie et contre les travailleurs. Les propres institutions politiques de la bourgeoisie s’en retrouvent bloquées et à bout de souffle.

Tout ce cirque électoral autour de l’Assemblée risque de renforcer encore plus l’abstention et aussi le Rassemblement national (RN). Ce parti soutient le grand patronat et n’hésitera pas à s’en prendre violemment aux travailleurs s’il est au pouvoir demain. Il cherche à masquer son jeu, mais c’est un parti qui fourmille de racistes, de nostalgiques du nazisme et de suprémacistes blancs. C’est un parti qui divise les travailleurs en s’en prenant à nos frères de classe parce qu’ils sont immigrés. Les travailleurs qui ont voté pour lui votent en réalité pour un de leurs pires ennemis.

Aucune assemblée ne changera en quoi que ce soit le sort des travailleurs et de la population. Pendant que Macron, la Nupes, le RN et les autres notables de l’Assemblée nationale se donnent en spectacle, les travailleurs et la population continuent de subir les hausses de prix incessantes, le blocage des salaires, des allocations, des pensions et l’appauvrissement général.

Les prix flambent ! En Martinique et en Guadeloupe, tout a augmenté : les pâtes alimentaires, le pain, l’huile. Entre mai et juin 2022, le super sans plomb est passé à 1,94 € par litre en Guadeloupe soit 12 centimes de plus et 1,96 € par litre en Martinique soit 13 centimes de plus. Et il serait question de plus de deux euros le litre en juillet.

Pas étonnant que de nombreux travailleurs, chômeurs et retraités pauvres se détournent des élections ou votent pour n’importe quel aventurier. Le gouvernement, la lanterne à la main, cherche une majorité d’action pour sauvegarder les intérêts des plus riches. À nous travailleurs, de formuler notre programme d’action et de nous rassembler pour le défendre.

Contre la hausse des prix qui ruine les classes populaires, il faut une augmentation massive des salaires et leur indexation sur les prix. Certains travailleurs sont déjà en grève pour réclamer des augmentations de salaire comme à TotalEnergies (16 milliards de profits en 1921) ou chez les routiers en France.

Contre le chômage pour les uns et le surmenage pour les autres, il est nécessaire d’embaucher et de répartir le travail entre tous sans perte de salaire. Il ne faut pas travailler plus, il faut travailler moins pour travailler tous !

Contre la spéculation, le parasitisme, les profits record des multinationales capitalistes, il faut revendiquer le contrôle des travailleurs sur l’industrie, les banques et l’énergie.

Il faut obtenir la réintégration de tous les soignants suspendus et un SMIC à au moins 2000 euros net !

Le seul programme d’opposition à Macron, à une assemblée nationale de la parlotte et à la bourgeoisie, c’est ce programme de lutte !