Les 27 et 28 octobre, les élus de la collectivité territoriale de la Martinique (CTM) ont tenu une assemblée sur la recherche d’un nouveau drapeau et un nouvel hymne de la Martinique.
En 2019, la CTM, sous la présidence d’Alfred Marie-Jeanne, avait adopté un drapeau et un hymne pour représenter la Martinique, notamment lors d’évènements culturels ou sportifs se déroulant à l’extérieur. La procédure a été annulée. Aujourd’hui, le nouveau président de la CTM, Serge Letchimy, élu l’an dernier, annonce un appel à projet pour un nouveau drapeau et un nouvel hymne.
La question du drapeau et de l’hymne suscite à nouveau le débat sur les thèmes chers aux nationalistes : identité, statut, autonomie et indépendance. À défaut de changement réel on en discute les symboles. Il y a quelque chose de dérisoire dans ce débat au sein du petit milieu qui en discute depuis des années. À cette occasion, des intellectuels et des militants s’expriment dans les médias sur « l’identité nationale », ou encore sur le « pays Martinique ».
Certains souhaiteraient que la CTM adopte le drapeau « rouge vert noir », celui arboré par les nationalistes. L’emblème du parti progressiste martiniquais (PPM), parti de Serge Letchimy, porte d’ailleurs ces trois couleurs.
En ce moment, les questions d’indépendance de la Martinique, de drapeau et d’hymne ne sont pas la préoccupation majeure des travailleurs et des couches populaires. Ce qui les préoccupe actuellement c’est l’inflation et les salaires qui ne suivent pas. Cela dit, que les travailleurs se préoccupent mieux et plus de politique serait une bonne chose. Mais de leur politique à eux. Ils n’ont pas intérêt à laisser aux seuls notables et militants des partis nationalistes le soin de discuter de ces questions.
Le drapeau des travailleurs et des masses c’est le drapeau rouge, c’était d’ailleurs le drapeau des « neg mawons » contre l’esclavage, celui des travailleurs des révolutions ouvrières et de celle qui a créé un État pendant 6 ans la révolution d’octobre 1917. C’est le drapeau des communistes révolutionnaires.
Se réclamer de ce symbole là c’est aussi se réclamer de tout ce qu’il y a derrière : la lutte pour le renversement du capitalisme, les luttes des travailleurs d’aujourd’hui et dont celle pour la révolution ouvrière qui renversera le capitalisme et par là-même le colonialisme et ses séquelles.
Tous les autres drapeaux revêtent ne serait-ce que par leur symbole un programme qui s’oppose à celui des travailleurs et des masses pauvres.