Depuis la rentrée 2023 un bureau des entreprises est implanté dans chaque lycée professionnel. Cette initiative entre dans le cadre de la réforme de la voie professionnelle annoncée par Macron. Un pas de plus dans la prise en main directe de la formation et le calibrage des jeunes par les patrons capitalistes.
Mardi 26 septembre s’est tenue au Lycée Polyvalent Acajou 2 au Lamentin une conférence de presse pour marquer le lancement officiel du réseau des bureaux des entreprises. Seize bureaux des entreprises sont déjà implantés dans différents établissements de l’académie depuis le début de l’année scolaire. Leur rôle principal serait de « faciliter et renforcer les liens école-entreprise pour optimiser l’insertion professionnelle des étudiants » et de « transformer les lycées professionnels en des acteurs majeurs du développement des territoires et en des voies d’excellence pour les jeunes ».
Le patronat, avec la complicité du gouvernement, n’a qu’un objectif : mettre la main sur la formation, professionnelle en particulier. Pierre Gattaz, ancien président du Medef avait lancé en juin 2017 le slogan : « Si l’école faisait son travail, j’aurais un travail ». Régis Marcon, chef cuisinier chargé par Macron avec la députée Céline Calvez, de produire un rapport sur la « Réforme de la voie professionnelle » : « Les enseignants ne connaissent pas les métiers d’aujourd’hui, ni le monde du travail en général. Les conseillers d’orientation ne tiennent pas compte des besoins réels du marché du travail ». Autrement dit : laissez les patrons s’occuper de la formation.
La nouvelle réforme veut adapter l’offre de formation aux besoins du patronat sous le contrôle de ce dernier. Les patrons auront à leur disposition une main-d’œuvre jeune, formée, triée et gratuite. En effet, les périodes de stage seront payées entre 50 et 100 euros la semaine, et c’est l’État qui paiera. Encore des milliards d’euros de cadeaux aux entreprises.
Voilà l’objectif de cette nouvelle réforme dans les lycées professionnels.