CO N°1326 (20 avril 2024) – Après la mort de Maryse Condé

La talentueuse et prolifique écrivaine guadeloupéenne, Maryse Condé, est décédée le 2 avril 2024. Et depuis, une importante série d’hommages et même un hommage national français lui ont été dédiés. Au regard de l’œuvre accomplie c’est justifié.

Il est même question, sur proposition d’Ary Chalus, de rebaptiser l’aéroport Pôle Caraïbes en aéroport Maryse Condé. Certains ont déjà exprimé leur doute sur cette nouvelle dénomination.

La Guadeloupe ne manque pas de héros, morts en combattant pour la liberté. Les célèbres combattants anti esclavagistes Delgrès, Ignace, Massoteau, la mulâtresse Solitude, et beaucoup d’autres, tel Jacques Nestor, tués en plein combat des 26 et 27 mai 1802 et en mai 67 auraient pu être choisis pour la nouvelle appellation de l’aéroport. Pourquoi pas ?

Certes, Maryse Condé à combattu a sa manière le colonialisme par son œuvre et ses déclarations. Le roman historique « Ségou », pour beaucoup son meilleur livre, revient à nos lointaines ascendances africaines, à la traite et l’esclavage. C’est une œuvre mémorielle comme d’autres livres. Maryse Condé est une grande écrivaine. Cependant dans ses déclarations indépendantistes, comme bon nombre d’intellectuels noirs antillais ou africains, elle épousait l’idéologie nationaliste. Pour elle, la question essentielle de l’émancipation du prolétariat, des travailleurs et des pauvres n’était pas mise au premier plan. C’est la critique que nous formulons aux personnalités du monde artistique et littéraire et aux intellectuels en général membres de la classe petite bourgeoise aisée.