Le cessez-le-feu intervenu le 19 janvier a entrainé des scènes de joie parmi la population palestinienne. Elle peut ainsi échapper pour un temps au moins aux bombardements et massacres. En Israël, le soulagement était perceptible, surtout chez les familles d’otages.
L’accord comprend trois phases. La première concerne un échange de prisonniers. Il a commencé avec la libération de quatre otages femmes par le Hamas et celle de 90 prisonniers palestiniens. Les deuxième et troisième phases, libération de tous les otages et d’un grand nombre de prisonniers palestiniens puis retrait de l’armée israélienne du centre de Gaza, et surtout la reconstruction d’un territoire ravagé, demeurent hypothétiques.
Mais les signes d’une reprise de la guerre sont déjà présents. En Israël, l’extrême droite, dont dépend en partie le poste de Netanyahou, affiche sa volonté de reprise du conflit. Israël accuse déjà le Hamas de ne pas respecter l’accord en ne libérant pas une femme précise contrairement à ce qui était prévu. Un prétexte pour laisser planer le risque de reprise des bombardements. Du côté des États-Unis, qui dirigent la main d’Israël, Trump a émis le souhait de débarrasser Gaza des Palestiniens en les déplaçant en Égypte et en Jordanie. Il a utilisé le terme très méprisant de « nettoyer Gaza des Palestiniens ». Mise à part son outrance habituelle, ce souhait est dans la tête tant du gouvernement d’Israël que des États-Unis. Ces derniers ont d’ailleurs fourni dernièrement à Israël de nouvelles bombes de 900 kilos, jusque là refusées par l’administration Biden.
Du côté du Hamas, sa capacité de résistance n’est pas éteinte. Il est affaibli par le déluge de bombes et la mort de ses dirigeants les plus connus, mais pas « éradiqué » comme le voudrait Israël. Aux dires même du secrétaire d’État américain Antony Blinken, il recrute de nouveaux combattants. Cela n’a rien d’étonnant dans un territoire qui a connu 15 mois de guerre, 50 000 morts et a vu 70 % de ses bâtiments détruits. Gaza est un champ de ruines.
La guerre pour réduire à l’asservissement la population palestinienne a commencé il y a plus de 70 ans, avec des périodes d’accalmie et d’autres d’embrasement. Elle ne pourra cesser que quand les travailleurs et toute la population de la région se débarrasseront de leurs dirigeants et de l’impérialisme.