CO N°1352 (21 juin 2025) – Chlordécone : Élie Califer dépité

Jeudi 12 juin, une proposition de loi (PPL) du député de Guadeloupe Élie Califer concernant le scandale du chlordécone et la responsabilité de l’État a été adoptée. Mais le député guadeloupéen est dépité, car sa proposition a été tout simplement dénaturée.

En avril 2025 déjà, c’est Dominique Théophile, sénateur de Guadeloupe, qui avait dû retirer sa proposition de loi concernant la même question : celle de la reconnaissance de la responsabilité de l’État dans l’empoisonnement de la population et la contamination des terres agricoles par le chlordécone, ainsi que les modalités d’indemnisation des victimes. Son texte avait été à ce point modifié et réécrit que ce parlementaire avait préféré y renoncer pour marquer sa déception.

Élie Califer, lui, pensait réussir là où son collègue sénateur avait buté. Mais si tous les deux ont vraiment cru que leurs textes allaient aboutir, alors ils ont été bien naïfs.

En effet, le texte de Califer adopté en février 2024 à l’Assemblée nationale était ainsi rédigé : « La République française reconnaît sa responsabilité dans les préjudices sanitaires, moraux, écologiques et économiques subis par les territoires de Guadeloupe et de Martinique et par leurs populations ». Mais après sa réécriture par la commission des lois du Sénat, la rapporteuse de la loi, la socialiste Nicole Bonnefoy, a livré la version suivante : « L’État reconnaît sa part de responsabilité dans les préjudices sanitaires, moraux, écologiques et économiques subis par les territoires de Guadeloupe et de Martinique et par leurs populations ». D’où le courroux de Califer.

En réalité, au parlement et quelle que soit la couleur politique de celles et ceux qui y siègent, la principale mission est de défendre les intérêts des capitalistes, des riches, des exploiteurs. Faire donc croire aux victimes du système capitaliste que leur salut pourrait venir de ces instances relève d’une duperie.