Dans une vidéo, le président de Région Ary Chalus appelle la population à régler ses factures d’eau.
Il évoque 104 millions d’euros d’impayés et affirme que, sans cet argent, la situation ira « à la catastrophe ».
Mais pour des milliers de foyers, la catastrophe, c’est déjà le quotidien : coupures d’eau récurrentes, eau impropre à la consommation, réseau délabré où une grande partie de l’eau se perd avant d’arriver aux robinets.
Dans ces conditions, il n’est que trop compréhensible que des habitants refusent de payer pour un service qui n’est pas rendu. Mais le cœur du problème n’est pas là : même si toutes les factures étaient réglées, cela ne suffirait pas à financer la remise à niveau du réseau. Les besoins réels se chiffrent à environ deux milliards d’euros. Ce sont des décennies de sous-investissement public et la gestion des capitalistes de l’eau, comme Véolia, qui ont laissé le réseau dans un état déplorable. Mais les sermons ne sont pas pour ces derniers…
Chalus se garde bien de parler du coût supplémentaire pour les familles obligées d’acheter des packs d’eau pour boire et cuisiner. Ni de tout ce que cela demande en organisation et logistique ne serait-ce que pour se laver, faire la vaisselle, assurer le quotidien.
Ni les appels au paiement, ni les démarches judiciaires ne sont de nature à régler le problème de fond. C’est la mobilisation collective de la population et des travailleurs qui imposera à l’État de financer les travaux indispensables et faire payer les véritables responsables. L’accès à l’eau ne sera garanti que par la lutte collective.