L’envoi systématique dans l’hexagone de jeunes enseignants ayant réussi au concours participe d’une politique des gouvernements français depuis plusieurs années de vider la Guadeloupe et la Martinique de leur jeunesse et de leur population. Et cela, alors même que dans l’éducation nationale il y a un manque criant de postes localement. Inversement, des enseignants de l’hexagone se voient proposer des postes aux Antilles régulièrement.
Mais cela se constate aussi dans bien d’autres domaines. Alors que de nombreux emplois sont refusés à des Antillais, ils sont proposés à des Blancs venus de France. Le gouvernement lui-même a été obligé de reconnaitre une discrimination raciste à l’emploi aux Antilles lors d’une étude publiée l’année dernière.
Il s’agit pour ces mêmes gouvernements français de blanchir le plus possible le corps enseignant et la population. Le but étant de couper l’herbe sous le pied des organisations et des syndicats qui revendiquent du travail sur place pour les jeunes antillais. Et, comme en Nouvelle-Calédonie, il s’agit de réduire la population locale de couleur par la venue de plus en plus nombreuse de Blancs. Ainsi cette situation compliquerait la tâche de ceux qui demain réclameraient l’indépendance. C’est une sorte de néo colonisation de peuplement. Aimé Césaire l’avait qualifiée de « génocide par substitution ». Dénoncer ces pratiques colonialistes, c’est dénoncer le racisme officiel d’État.