Le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) a relaxé Wendy Zébo et annulé l’ensemble des sanctions prises contre elle par l’Université des Antilles.
Après plusieurs années de bataille judiciaire, après avoir interjeté appel en Conseil d’État, Wendy Zébo – accompagnée depuis le début par son avocat Maître Calvaire – a été relaxée. Cette décision est définitive, l’université n’a pas fait appel.
En juillet 2018, Wendy découvrait qu’elle n’était pas admise en deuxième année de licence, parce qu’elle était portée absente à un examen, alors qu’elle y avait participé. Elle s’est rendue à plusieurs reprises dans les locaux de l’administration, avec sa mère, pour faire rectifier cette erreur. Mais sa copie avait été égarée, et son nom ne figurait pas sur la liste d’émargement. Les protestations de Wendy n’ont pas été prises en considération. Elle a pourtant vu sa copie qui traînait à terre sous la porte du bureau où sont traitées les copies d’examen, avec une bonne note.
Les responsables de la faculté de droit ont persisté dans leur mépris, et en septembre le problème n’était toujours pas résolu.
Voyant qu’elle s’obstinait, et que l’affaire devenait publique, les dirigeants de l’université ont décidé de calomnier Wendy pour la faire taire. Ils ont procédé à un lynchage médiatique en la faisant passer pour une tricheuse. Beaucoup de personnes ont cru cela, car les apparences étaient contre Wendy.
En décembre 2018, après une procédure disciplinaire précipitée, les responsables de l’Université des Antilles ont exclu Wendy de l’enseignement supérieur durant cinq ans. Elle a dû abandonner ses études, car la sanction précisait – harcèlement supplémentaire – qu’elle ne pouvait s’inscrire nulle part, même si elle faisait appel de la décision.
Le but était de condamner lourdement Wendy, pour décourager tout étudiant de protester à l’avenir. Car le cas de Wendy n’est pas une exception. Chaque année, il y a des dizaines d’erreurs lors des examens universitaires.
L’épreuve qui a déclenché toute l’affaire avait été entachée de nombreuses irrégularités, com-me l’a souligné le jugement du Cneser (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) en mentionnant « cette épreuve de rattrapage dont l’organisation reflète, par ailleurs, l’existence de nombreux dysfonctionnements concernant l’épreuve ».
En cas d’erreur, la plupart des étudiants se résignent. Ils acceptent de redoubler ou bien ils quittent la fac. Wendy a tenu tête. Elle a affirmé son innocence et a déclaré qu’elle irait jusqu’au bout pour la faire valoir. Elle a eu raison.
Les dirigeants de l’Université des Antilles voulaient faire de Wendy Zébo un exemple pour apprendre aux autres jeunes à se soumettre. Wendy Zébo est bien devenue un exemple, mais dans le sens opposé. Elle a montré qu’il est possible de combattre les abus de pouvoir et les injustices !
Pour le comité de soutien à Wendy Zébo :
Delphine Prudhomme 0690 84 33 30
Pour Combat ouvrier :
Aline Céril 0690 73 48 93 Raphaël Cécé 0690 62 79 25 Max Céleste 0690 35 78 31
Pour le journal Rebelle ! :
Sidjie Esdras 0690 16 20 34
Déclaration de Wendy
Je suis heureuse d’avoir été relaxée et que toutes les sanctions envers moi aient été annulées. Même si je ne vais pas reprendre des études dans l’immédiat, c’était très important pour moi de ne pas être condamnée pour fraude à un examen, alors que je n’ai pas triché. Je sais que de nombreuses personnes ont vraiment cru que l’université avait raison, et que j’avais tous les torts. Mais en mon âme et conscience je sais que je ne suis pas une fraudeuse. Et la justice l’a reconnu. Je suis innocente. J’ai juste voulu que mes droits soient respectés. C’est pour ça que j’ai toujours dit que j’irai jusqu’au bout. C’est chose faite, après quatre années de bataille juridique. Je remercie mon avocat, Maître Calvaire, qui m’a défendue et conseillée durant toutes ces années, ainsi que ma famille et toutes les personnes qui ont cru en moi et qui m’ont soutenue.
France, le 14 janvier 2023