CO N°1280 (26 février 2022) – Guadeloupe : les élus ont un plan… pour eux et le gros patronat

Les élus (présidents des collectivités, parlementaires, association des maires) ont présenté une plateforme pour « entendre, comprendre et co-construire l’avenir de la Guadeloupe ».

Face à la récente révolte sociale, les élus, dont l’inaction a été critiquée par la population, ont élaboré cette plateforme. Ces mesurettes concernent essentiellement le soutien aux entreprises, l’insertion et la formation des jeunes, l’eau et l’évolution institutionnelle. C’est Guy Losbar qui, une semaine avant, avait été chargé d’aller transmettre cette plateforme à Macron.

Ce plan est pour le moment loin d’être financé. Sur le coût total de 948 920 000 euros (près d’un milliard), les élus souhaitent que l’État s’engage à la hauteur de 457 710 000 euros. Ce qui n’est pas gagné !

C’est un plan low-cost bien loin des moyens financiers nécessaires pour régler les problèmes. Sur la seule problématique des coupures d’eau, il faudrait un peu plus d’un milliard pour la réfection totale du réseau d’eau qui fuit de partout. Et ce sans compter le budget nécessaire à la réfection des stations d’assainissement de l’île : les trois quarts des stations d’épuration ne fonctionnent pas ou ne sont pas aux normes.

Concernant l’emploi et l’insertion des jeunes, ce plan propose principalement quelques contrats précaires à durée déterminée qui ne permettront pas aux 10 000 jeunes sans emploi d’avoir un avenir. Par contre c’est une aubaine pour le gros patronat : prime de 2 000 € pour l’embauche d’apprentis, exonération des cotisations sociales jusqu’en 2023 pour toutes les entreprises, et même la transformation de tout le territoire en zone franche globale.

Les élus ont aussi amorcé un plan pour une évolution institutionnelle pour transformer la relation dominant-dominés avec l’État en un « partenariat fort » avec celui-ci. On peut toujours rêver. Un Congrès des élus sera organisé prochainement sur cette question. Les élus, qui dans le cadre du statut actuel s’attachent bien plus à satisfaire le gros patronat, voudraient nous faire croire qu’avec un peu plus de pouvoir local ils amélioreraient le sort des travailleurs et des classes populaires ?