NI MACRON, NI LE PEN, NE COMPTONS QUE SUR NOS LUTTES !

En Guadeloupe et en Martinique l’électorat a rejeté la politique de Macron au premier tour des élections présidentielles. Jean- Luc Mélenchon arrive très largement en tête. C’est donc aussi un échec en Guadeloupe pour les dirigeants de la Région et du Département Ary Chalus et Guy Losbar qui ont fait campagne pour leur leader, Macron.
Mais à l’échelle de toute la France, le deuxième tour opposera une nouvelle fois, Marine Le Pen à Emmanuel Macron.
Les deux sont des ennemis de la classe ouvrière. Marine Le Pen n’a jamais été au pouvoir, ce qui lui vaut un bon point dans certains milieux populaires, écœurés par les reniements et les trahisons des partis de gauche au gouvernement. Mais derrière ses cajoleries pour gagner les votes de l’électorat populaire, c’est une bourgeoise, une défenseure de la société capitaliste, avec ses inégalités, ses injustices, ses oppressions.
Son parti est l’héritier des partisans de l’Algérie française et de l’OAS, avec aujourd’hui, dans son ombre, des confréries fascisantes issues des rangs de la police et de l’armée. Ils sont des ennemis mortels pour les travailleurs, appelés à servir de supplétifs à l’appareil d’État de la bourgeoisie lors de l’intensification des luttes sociales.
Déjà, la démagogie anti-immigrés de Le Pen vise à diviser les travailleurs, à les dresser les uns contre les autres et, par là même, à les affaiblir.
Si elle parvenait au pouvoir, elle l’exercerait dans l’intérêt des plus riches, comme tous ses prédécesseurs, mais de façon plus autoritaire et plus réactionnaire encore.
En face, il y a Macron, l’ancien banquier, représentatif de sa classe sociale jusqu’à la caricature, avec son mépris affiché des travailleurs et des pauvres, son dédain de tout ce qui ne vient pas d’en haut, des puissances de l’argent. Ses références, ce sont les cinq années qu’il vient de passer à l’Élysée. Toutes ses « réformes » ont été autant de coups portés aux salariés, aux retraités, aux chômeurs.
Son cynisme le rend plus sincère que ses concurrents du monde politique bourgeois puisqu’il promet aux classes populaires, pour les cinq ans à venir, « du sang et des larmes ».
Déjà, Macron se pose en rempart contre la montée de l’extrême droite. Mensonge ! Son quinquennat l’a renforcée. La haine de Macron dans les classes populaires a poussé les électeurs les plus désorientés dans les bras de Le Pen. La réélection de Macron ne fera pas disparaître les forces fascisantes, au contraire ! Celles-ci y trouveront une vigueur renforcée qui poussera Macron de plus en plus vers la droite. Les travailleurs n’ont pas à cautionner par leurs votes leur futur oppresseur ! Nous remercions les 197 184 électeurs au total et les 1082 de Guadeloupe qui ont voté pour notre candidate Nathalie Arthaud. Ils ont ainsi exprimé leur conscience d’appartenir au camp des travailleurs. Pour minoritaire qu’il soit, cet électorat a montré que le courant communiste révolutionnaire est toujours là ; que des femmes et des hommes continuent à porter le programme de la révolution sociale, c’est-à-dire du renversement de la dictature de la grande bourgeoisie impérialiste sur le monde, de son remplacement par le pouvoir démocratique des travailleurs aujourd’hui exploités, opprimés. Dans ce deuxième tour, l’électorat ouvrier est sommé de choisir entre la peste et le choléra. Pour notre part, nous refusons ce choix et nous voterons blanc pour rejeter et Macron et Le Pen !
Quel que soit le vainqueur, il n’y a pas à se décourager et encore moins à baisser la tête. Au contraire ! La force des travailleurs n’est pas dans les urnes mais dans leurs propres luttes. L’essentiel est que les travailleurs, les retraités et les chômeurs soient conscients qu’ils auront un ennemi à l’Élysée.
La crise de l’économie capitaliste s’aggrave de jour en jour, accélérée par la guerre en cours en Ukraine et par toutes ses conséquences, à commencer par l’envolée de la spéculation. L’économie capitaliste est en train de sombrer dans le chaos dont les classes populaires seront inévitablement les victimes.
La lutte de classe menée par la grande bourgeoisie devient de plus en plus féroce. Nos sœurs et frères d’Ukraine meurent aujourd’hui sous les bombes ; ceux de Russie subissent aussi une guerre qu’ils n’ont pas voulue et dans laquelle ils n’ont aucun intérêt. Les masses pauvres du continent africain sont poussées à la famine par l’envolée des prix alimentaires. De même nos frères d’Haïti qui vivent en plus de la misère l’enfer des gangs.
Mais disons-nous que c’est aussi un avenir très sombre que nous réserve la grande bourgeoisie ici et en France même, un des pays les plus riches de la planète.
Notre avenir ne dépend pas de la mascarade d’une élection, fût-elle présidentielle. Il dépend de la capacité des masses pauvres à réagir efficacement à la guerre que leur mène la grande bourgeoisie. Dans ce combat, le rôle décisif appartient au prolétariat, à ceux qui font marcher l’économie et fonctionner la société, et qui sont aussi les seuls à pouvoir la changer. Seules les luttes des travailleurs feront reculer le patronat, la grande bourgeoisie et leurs commis politiques. Notre avenir dépend de nous tous !
Lundi 11 avril 2022