CO N°1311 (09 septembre 2023) – Martinique – Manifestations de jeunes en colère

Dans la nuit du vendredi 25 août, des échauffourées ont eu lieu entre jeunes et forces de police dans certains quartiers de Fort-de-France. Une dizaine de voitures et des poubelles ont été brûlées sur le boulevard Maurice Bishop, à l’entrée de la ville.

Ce jour-là, en fin d’après-midi, un petit groupe de jeunes et d’activistes nationalistes s’était rassemblé devant la préfecture pour, ont-ils dit, dénoncer l’inaction de l’État et des élus face à la délinquance et la criminalité récurrente dans les quartiers populaires. Les deux derniers homicides crapuleux perpétrés durant le mois d’août en étant la dernière manifestation. Refoulé par les forces de police, le rassemblement a dégénéré. Jets de pierres et grenades lacrymogènes se sont ensuivis.

Plus tard dans la soirée, certains manifestants ont mis le feu à des poubelles et brûlé des voitures dans les carrefours de l’avenue Maurice Bishop. Des tirs à balles réelles ont également été enregistrés. Une station-service a été pillée. Les échauffourées entre jeunes manifestants et forces de police renforcées par une unité du RAID se sont prolongées jusque tard dans la soirée.

Malgré leur caractère soudain, de tels incidents n’interviennent pas comme un éclair dans un ciel serein. Ils sont une forme de reflet de la situation des travailleurs et des familles populaires qui se dégrade à grande vitesse ces derniers mois. L’augmentation importante des prix, notamment de ceux de l’alimentation, ceux des carburants et de l’énergie, ajoutée au blocage des salaires et revenus sociaux est devenue insupportable. La jeunesse en paie le prix fort. Au chômage endémique, s’ajoutent les boulots précaires, les stages bidons et humiliants. À cela viennent s’ajouter la consommation et la circulation de la drogue avec la circulation des armes lourdes qui se renforce dans certains milieux.

Face à cette situation, les élus locaux sont impuissants. Ils se montrent surtout préoccupés par les prochaines élections sénatoriales. Macron et son gouvernement continuent de rouler pour l’ordre des riches, avec ses nouvelles lois sur les retraites, contre les chômeurs ou contre les immigrés, etc. Les capitalistes, les gros patrons, eux, continuent de se goinfrer grâce à l’exploitation des travailleurs et en tirant profit des guerres et autres pénuries artificielles, par exemple.

Ces expressions de colère et d’exaspération n’ont rien de surprenant.