CO N°1313 (7 octobre 2023) – Il y a 40 ans – L’indépendance de Saint-Kitts-et-Nevis

Les îles anglophones de Saint-Kitts-et-Nevis (ou Saint-Christophe et Niévès) sont devenues indépendantes il y a 40 ans, le 19 septembre 1983. Depuis elles forment la Fédération de Saint-Kitts-et-Nevis, membre du Commonwealth.

Saint-Kitts-et-Nevis sont deux îles des petites Antilles. Plus petites que la Guadeloupe ou la Martinique, leur superficie est de 269 km2 à elles deux. Elles sont situées au nord de la Guadeloupe et très proches l’une de l’autre.

L’histoire de Saint-Kitts-et-Nevis est commune à celle du reste des Antilles, la population descendant majoritairement des esclaves africains. Saint-Christophe (Saint-Kitts aujourd’hui) fut peuplée plusieurs fois par les peuples amérindiens pendant quatre millénaires avant l’arrivée de Christophe Colomb en 1493. À partir de cette date, le peuple amérindien Kalinago fut rapidement exterminé. Puis, ces îles devinrent tour à tour, françaises, anglaises, espagnoles. Comme dans toute la Caraïbe, les puissances européennes n’ont cessé de guerroyer pour s’approprier ces îles à sucre. Saint-Christophe fut pendant un temps l’un des premiers établissements français aux Antilles.

L’île fut aussi le lieu de la première révolte d’esclaves dans une colonie française. Elle éclata en 1639 : 60 esclaves s’enfuirent dans la montagne, s’armèrent et attaquèrent les colons. Ils furent réprimés. L’île connut un autre soulèvement d’esclaves en 1778.

En 1967, la Grande-Bretagne fit de Saint-Kitts, Nevis et Anguilla (une île proche) un « État associé indépendant ». Quelques mois plus tard, Anguilla, se rebella contre cette domination et se retira. C’est en 1982 qu’une conférence constitutionnelle se réunit à Londres et déclara l’indépendance des îles de Saint-Kitts et Nevis le 19 septembre 1983. La fédération resta sous la coupe de la couronne britannique, le chef d’État étant le roi Charles III.

Le tourisme est aujourd’hui la principale ressource économique, mais les îles sont aussi des paradis fiscaux. La population pauvre, quant à elle, n’en profite pas vraiment. Saint-Kitts-et-Nevis est fortement endettée. En 2005, sa principale usine sucrière a dû fermer. Les conditions de vie ne sont pas idéales, le taux d’homicide est par exemple sept fois supérieur à la moyenne mondiale ! Même dans les plus petits territoires la société capitaliste, de l’esclavage au Commonwealth, a maintenu coûte que coûte les inégalités.