Nous avons appris avec émotion le décès du Professeur Jacques Adélaïde-Merlande en Guadeloupe le 14 novembre à l’âge de 91 ans.
Très tôt, étudiant en histoire, il s’est intéressé à la colonisation par la France et à l’histoire du mouvement ouvrier en Martinique dont il était originaire. En Guadeloupe il enseigna à l’université et fut de 1972 à 1977 le premier président de ce qui sera l’Université des Antilles et de la Guyane. Par ses recherches, puis par ses écrits, et ses cours sur l’histoire de la Guadeloupe, la Martinique et les Antilles anglophones il a fait connaître les premières luttes ouvrières en Martinique*. Il publie Troubles sociaux à la Guadeloupe** sur les grèves jusqu’en 1910.
Jacques Adélaïde-Merlande a aussi dirigé deux tomes de l’Historial antillais, ouvrage de référence sur les études historiques antillaises.
Reconnu dans toute la Caraïbe, cet agrégé d’histoire est devenu en 2000 docteur honoris causa de l’Université des West Indies. Il a organisé des voyages avec des étudiants dans la Caraïbe, leur permettant de comprendre les luttes menées et à mener dans ces sociétés où règne l’exploitation de la classe ouvrière. Il a participé à certaines fêtes de Combat ouvrier pour des exposés qui ont passionné le public.
Nous adressons nos condoléances attristées à sa famille.
*Les origines du mouvement ouvrier en Martinique, 1870-1900, DES, juin 1958, Université de la Sorbonne, éd. Pointe-à-Pitre : Cahiers du CERAG, ronéo, no 26, 1972 ; rééd. Paris: Karthala, 2000, 236 p. (Wikipédia)
**Troubles sociaux à la Guadeloupe à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, 1895-1910, Pointe-à-Pitre : Cahiers du CERAG no 31.