Le scandale sanitaire du chlordécone se développe et on n’est pas étonné. Les services de la DAAF (Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) ont trouvé des œufs contaminés au chlordécone.
Lors d’un contrôle des œufs d’un producteur effectué en octobre, les taux retrouvés étaient 30 fois plus élevés que le taux de résidus de chlordécone autorisé. Les œufs ont été retirés de la vente et l’éleveur interdit de poursuivre son activité. Une analyse des sols et de l’eau est programmée.
Les enquêteurs de la DAAF rappellent que pour les producteurs une analyse du sol gratuite peut être obtenue dans le cadre de la « stratégie chlordécone ».
Cette « stratégie » s’en prend à l’éleveur de poules sans attaquer les auteurs du crime. C’est cette « stratégie » qui a autorisé les Békés, les planteurs de banane, à répandre le chlordécone partout et pour 200 ans.
Les hommes, la terre, l’eau, les poissons, les poules et les œufs sont touchés. L’environnement est pollué et les pollueurs sont connus, ils bénéficient du soutien de l’État et de la justice de la bourgeoisie qui a prononcé un non-lieu en janvier 2023.
L’appel de ce jugement a été de nouveau examiné le 13 novembre. « La pollution au chlordécone est-elle un empoisonnement, donc un crime ? » C’est la question qui doit être tranchée à la cour d’appel de Paris.
Pour les ouvriers et ouvrières agricoles qui sont morts la réponse est là. Pour ceux qui sont contaminés, pour la population exposée au chlordécone dans sa consommation alimentaire, oui il y a crime. Un crime cautionné par l’État au service des capitalistes de la banane et de l’agro-alimentaire.