Pour la troisième fois, le 23 janvier dernier, l’examen de la plainte déposée par quatre lanceurs d’alerte depuis novembre 2024 pour exiger du groupe Bernard Hayot (GBH) qu’il publie ses comptes comme l’exige la loi, a fait « flop ».
Le tribunal de commerce de Fort-de-France a renvoyé l’affaire au 13 février prochain car les pièces demandées ont été fournies tardivement.
Le groupe GBH par la voix de son avocat avait pourtant prétendu que les « demandes (des plaignants) avaient été satisfaites à 100% ». Mais pour ces gens-là, la justice sait se montrer patiente, voire compréhensive.
Par ailleurs, l’enquête sur les profits suspects du groupe Bernard Hayot publiée dans le journal français Libération du 10 janvier a inspiré aux quatre lanceurs d’alerte martiniquais une seconde plainte. Cette plainte porte sur « des faits présumés d’entente illicite et d’abus de position dominante ». Elle fait notamment ressortir d’importantes « marges arrière », encaissées par le groupe capitaliste au préjudice de la population. Plusieurs centaines de personnes se sentant lésées par une telle situation se sont elles aussi portées plaignantes dans cette nouvelle procédure.
En réalité, le type de « profits suspects » ou arrangements résultant de « pratiques d’un autre temps » montré du doigt aujourd’hui par certains parlementaires et le ministre des outre-mer lui-même, ne sont que la partie émergée de l’iceberg. L’enrichissement le plus important des capitalistes vient de l’exploitation éhontée de centaines voire de milliers de salariés qui à longueur de journées suent le profit pour des salaires de misère, en Martinique, en Guadeloupe et ailleurs. Une exploitation capitaliste qui n’apparait pas dans les comptes, publiés ou non !
Alors aujourd’hui, bien malin qui peut dire quelles suites seront données par la justice bourgeoise aux affaires dénoncées dans les plaintes à l’encontre du groupe GBH. Ce type de « révélations » ne sont que situations et modes de fonctionnement courants parmi les possédants capitalistes. Pour le moins, elles jettent le discrédit sur eux et leur monde injuste, et ce n’est pas rien.
Ce sont les travailleurs mobilisés eux-mêmes qui pourront faire cesser ces injustices, en imposant leur rapport de force et se donnant alors pour objectif de se débarrasser de cette société capitaliste pourrie.