Le jeudi 23 janvier dernier une proposition de loi du Parti socialiste contre la vie chère dans les départements d’outre-mer a été présentée et défendue par la députée du PS de Martinique, Béatrice Bellay.
Elle a été votée et soutenue par l’ensemble des groupes de gauche (Gauche démocrate et républicaine, La France insoumise, les Écologistes et Socialistes), et même par l’extrême droite, le Rassemblement national. Oh la belle affaire !
Si ces différents notables ont dénoncé avec raison la vie chère qui étouffe la population pauvre de ces pays, ils et elles ont tout de même pris soin de respecter l’ordre bourgeois, la concurrence, le secret commercial, les profits. La députée Béatrice Bellay a qualifié cette loi de « justice, d’émancipation sociale et économique ».
Pour le député Socialistes et apparentés de la Guadeloupe Elie Califer : « Nous sommes pour la liberté d’entreprise, mais pas pour l’assassinat de tout un peuple »… (Or l’un va souvent avec l’autre).
Ce sont les évènements, les mobilisations de la population qui les ont contraints à prendre ces positions. Leurs discours à tour de rôle à la tribune de l’Assemblée nationale contre la vie chère, contre les lobbies sont remplis de mots creux sur l’intérêt général, la prospérité, la paix et la démocratie. Et, à n’en pas douter, derrière toutes ces déclarations, pointent à l’horizon des perspectives électorales, pour des postes, pas pour mener la lutte de classe contre l’exploitation capitaliste. Les démarches des parlementaires n’ont pas déplu au ministre des outre-mer Manuel Valls. À tel point qu’il a même déclaré à l’Assemblée nationale, et pour satisfaire la députée socialiste Béatrice Bellay: « Il y a des grands groupes très performants, voire un grand groupe très performant, (sous-entendu GBH), qui jouent souvent un rôle d’étouffement de l’économie et du pouvoir d’achat ». Bien avant lui, François Hollande du PS avait déclaré en janvier 2012 lors de la campagne électorale à l’occasion de l’élection présidentielle de 2012 : « Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance ». Sans s’attaquer au monde en question, une fois au pouvoir.
C’est ainsi que le gouvernement français actuel et ceux qui l’ont précédé soutiennent et défendent aux Antilles les capitalistes et notamment les gros possédants békés empoisonneurs aux pesticides, eux-mêmes responsables de la vie chère.
Alors, les travailleurs, les chômeurs n’ont pas à se faire d’illusions. Seul un rapport de force en leur faveur et par la lutte fera reculer le patronat. Ils n’ont rien à attendre de ces représentants de la bourgeoisie qui n’ont aucun pouvoir. Ce ne sont pas eux qui dictent la feuille de route au gouvernement, mais bien les capitalistes.