CO N°1280 (26 février 2022) – Martinique – CHUM : des agents debout

La direction provisoire du CHUM veut montrer qu’elle sait manier le bâton ! Mais jusqu’à présent, ses recettes guerrières ne marchent pas et provoquent même des effets inverses. Les jours de grève ou de protestation se multiplient dans les services.

Depuis le 24 janvier, les agents de la blanchisserie ont fait plusieurs jours de grève contre la suspension de leurs collègues contractuels. Malgré la mise en place d’un service minimum et l’externalisation d’une partie de l’activité, le mouvement continue. Le service informatique est en grève depuis le 4 février. Malgré la réquisition de la moitié d’entre eux au titre du service minimum, les agents n’entendent pas baisser les bras. Ces derniers jours, des mobilisations ont eu lieu à l’entrée du site du centre de PZQ à Fort-de-France, mais aussi au centre de Mangot Vulcin au Lamentin ou à Trinité.

Pour « faire appliquer la loi » sur l’obligation vaccinale, tout au long du mois de février, la direction a commencé à envoyer des lettres de suspension aux agents qui ne s’étaient pas mis en règle. Orchestrant une véritable chasse aux agents non-vaccinés, elle a aussi multiplié les notes d’information, martelant ses timings et ses injonctions. Cela a été aussi pour elle l’occasion de lancer ses menaces, voire même ses attaques en règle contre des salariés grévistes, et militants opposés à la loi sur l’obligation vaccinale des soignants et à la mise en application de cette loi.

Ainsi, pour montrer son autorité, cette direction déclare dans une note datée du 18 février 2022, que les « manifestations bruyantes sont interdites au sein de l’établissement » et qu’« elles seront passibles désormais de sanctions disciplinaires ». Elle avertit aussi de la mise en route d’actions judiciaires, constats d’huissiers à l’appui, pour débusquer les contrevenants ou militants qui se seraient montrés trop vifs. Employant les mêmes vieilles méthodes patronales du « diviser pour mieux régner », elle essaie aussi de montrer du doigt certains syndicats. C’est le cas à propos de l’action de barrage mis en place le 2 février dernier par des grévistes dans un contexte de grande tension et où un médecin avait été quelque peu molesté après avoir foncé sur les grévistes.

En fait cette direction provisoire se comporte comme n’importe quel patron de combat face à des travailleurs debout et qu’il voudrait faire taire.