CO N°1337 (9 novembre 2024) – Vie chère – Colère, pillages, incendies

Le judoka Teddy Riner touché par la situation liée à la vie chère en Martinique et en Guadeloupe fait une remarque qui montre bien que celle-ci est due aux plus riches commerçants.

Il dit en effet : « Il y a des îles à côté, ils font les mêmes procédés, ils utilisent les moyens comme le bateau pour faire venir la marchandise, et ils ne sont pas 30 % plus chers. Donc, expliquez-nous ! ».

Depuis le mois de septembre en Martinique des pillages souvent accompagnés d’incendies sont organisés la nuit dans des magasins. Une centaine seraient touchés et il est question de millions de pertes. En Guadeloupe, des jeunes ont profité du couvre feu décidé par le préfet lors du blackout électrique du 25 octobre pour organiser des pillages à Pointe-à-Pitre. Ces opérations dangereuses sont le fait de jeunes révoltés par la situation d’injustices subies. Pour une telle colère il a fallu une accumulation d’indignation, de souffrances : subir le chômage ou une forte exploitation, bas salaires, mauvaises conditions de travail, pas de quoi payer son exil en France. En Guadeloupe, en 2021, sur les barrages liés au Covid, à l’obligation vaccinale, une telle colère était palpable, les jeunes exprimaient leur rancœur contre des patrons exploiteurs : heures supplémentaires non payées, travail exténuant voire dangereux pour cause de manque de matériel. L’état de leurs vêtements, leurs chaussures, indiquait leur misère. Cependant l’action de protestation suscitait l’enthousiasme, le courage.

Les exploiteurs qui cachent leurs marges sous le prétexte que « c’est interdit » de les déclarer sont responsables de tant d’énergie à faire des pillages. Ils sont la principale cause de ce qui leur arrive !