Dans la nuit de dimanche 26 janvier les habitants de la commune de Kenscoff ont été surpris par l’attaque des membres de la coalition de gangs « Vivre Ensemble ».
Les maisons ont été incendiées, le bétail dispersé et les paysans ont été contraints de fuir laissant tout derrière eux. Cette localité paysanne située sur les mornes dominant Port-au-Prince avait été épargnée jusque là par les gangs. Ils multiplient les attaques avec des tentatives pour encercler la capitale.
Un des chefs de cette coalition, Jimmy Chérizier, annonçait le 2 janvier la transformation de « Vivre Ensemble » en un parti politique. Cette coalition criminelle demandait explicitement le départ du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et son remplacement par la Cour de cassation pour « rétablir l’ordre dans le pays », et se mettait sur les rangs pour être de la partie.
Sur les réseaux sociaux a circulé une vidéo montrant un petit groupe de manifestants scandant des slogans contre le CPT et en faveur de « Vivre Ensemble ». Cette démonstration a eu lieu dans la ville de Canaan, un bidonville au nord de la capitale qui est contrôlé, dirigé par un des gangs de la coalition « Vivre Ensemble ». Cette démonstration sous la pression du gang voulait montrer que celui-ci a une base populaire dans le quartier.
Le responsable du Parti de Michel Martelly, l’ancien président, a aussi appuyé cette politique du gang, le 10 janvier. Selon lui, ce groupe criminel regroupant les principaux chefs de gangs de la zone métropolitaine, représente aujourd’hui une force incontournable sur le terrain. Une réalité qui, selon lui, oblige les négociateurs à prendre en compte leurs revendications.
Il y a eu une levée de boucliers des autres partis politiques qui sont au CPT expliquant qu’ils ne permettraient jamais aux représentants des gangs d’être dans une quelconque instance dirigeante. Ce coup de sonde de « Vivre Ensemble » ne semble pas fructueux pour le moment. Mais les bourgeois, les possédants, les patrons, s’entendent avec les gangs quand ils en ont besoin pour continuer à faire tourner leurs affaires, la reconnaissance politique n’est pas si loin, ils sont du même monde.
Face à ces attaques des gangs et de leurs commanditaires, c’est en s’organisant que les travailleurs, la population pauvre, peuvent se donner la perspective d’un parti pour riposter quand le moment sera venu.