Le 21 novembre plus de 22 000 personnes manifestaient dans toute la France contre l’article 24 du projet de loi « Sécurité globale ».
Le 20 novembre les députés ont adopté cet article 24 qui prévoit de sanctionner « d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende » le fait de diffuser des images permettant d’identifier un policier ou un gendarme « dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ».
Ainsi, soi-disant, tout le monde pourra continuer à filmer et diffuser si cela ne porte pas atteinte aux forces de l’ordre. Il faudra flouter les visages par exemple. En réalité le gouvernement ne veut plus qu’il y ait de témoins des violences policières. Il aura le champ libre pour réprimer. Il veut aussi limiter les mouvements de contestation provoqués par la diffusion des vidéos des violences policières. N’oublions pas que c’est la diffusion de la vidéo du meurtre de George Floyd qui a lancé des vagues de manifestations dans le monde entier il y a quelque mois. À Paris, un groupe de manifestants antillais a fait savoir que c’est aussi grâce à une vidéo qu’il apparaît clairement que le jeune militant Kéziah a été battu par les gendarmes en Martinique. Avec cette loi, les policiers se sentiront encouragés à empêcher de filmer, chose qu’ils ne se gênaient déjà pas, souvent, pour interdire. Dans un contexte où les violences policières sont de plus en plus nombreuses, cette loi est assurément un permis de bavures pour les forces de l’ordre.