Depuis vendredi 15 septembre, le président dominicain Louis Abinader a décrété la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes avec Haïti.
Il a stoppé les visas, fermé les commerces sur la frontière et demandé le déploiement de l’armée tout le long de la frontière. Ces mesures sont prises pour répliquer à la construction d’un canal d’irrigation alimenté par la rivière Massacre, dans le but de fournir de l’eau aux agriculteurs haïtiens de la région nord-ouest.
La rivière Massacre sert de frontière commune aux deux pays, et plusieurs canaux servent à l’irrigation du côté dominicain. Ce projet de canalisation, avait été accepté par la République dominicaine il y a cinq ans. La reprise spontanée du chantier a réveillé la colère des politiciens dominicains et Louis Abinader l’utilise comme argument dans sa campagne électorale qu’il axe sur la lutte contre l’immigration haïtienne.
Les habitants des zones concernées ont déclaré que les travaux sur le canal ne s’arrêteront pas, et que la rivière Massacre n’appartient pas uniquement à Saint Domingue.
Ceux qui construisent ce canal sont des paysans qui n’ont pas accès à la terre car aujourd’hui en Haïti les bonnes terres et l’argent pour les travailler sont dans les mains d’une poignée de gros propriétaires terriens (les grandons), de banquiers et autres politiciens. La construction de ce canal n’arrêtera pas la situation de misère et de famine des paysans.
En plus de l’accès à l’eau pour irriguer les parcelles, la redistribution des terres et du matériel agricole pour les cultiver sont une demande de ces travailleurs de la terre.