Mardi 28 octobre, la police de l’État de Rio a organisé un raid contre des gangs de narcotrafiquants, situés dans les favelas. Celles-ci sont infestées par le trafic de drogues et d’armes, qui cause plus de 40 000 morts par an au Brésil.
On dénombre plus de 120 morts victimes du raid policier, un record historique. Des personnes ont été ligotées, brûlées ; d’autres ont reçu des balles dans la nuque. Il y a même le cas d’un homme dont la tête a été arrachée et pendue à un arbre. Ces méthodes barbares, destinées à terroriser, rappellent celles des narcotrafiquants eux-mêmes.
L’extrême droite applaudit, à commencer par le gouverneur de Rio, qui a ordonné l’action. Proposer davantage de répression et plus de moyens pour les militaires et les policiers, cela parle aussi à un certain nombre de travailleurs, y compris aux Antilles.
Pourtant, est-ce que cela va régler le problème ? Ce sont de « petites têtes » qui ont été coupées, pas les grosses, et pas les causes de cette gangrène du narcotrafic. Les grands capitalistes du trafic de drogue, eux, sont bien intégrés au système, par tous les biais : corruption, blanchiment de milliards, etc. Ces narco-capitalistes savent qu’ils peuvent compter sur des millions de miséreux, prêts à se vendre à eux pour survivre. La terreur dans et contre les favelas a pour fin la mise au pas de l’ensemble des travailleurs du pays.
Tant que les causes profondes ne seront pas réglées – tant que la misère et l’exploitation perdureront – d’autres narcotrafiquants seront recrutés, les réseaux et les gangs se reconstitueront et les violences extrêmes persisteront.
Pour en finir avec la barbarie qui s’accentue au Brésil comme ailleurs, il faut surtout que les travailleurs connaissent puis renversent leur ennemi principal : les capitalistes et les États à leur service.