Le vendredi 12 février une quinzaine de manifestants proches des nationalistes Rouge-Vert-Noir ont fait irruption à la distillerie JM du groupe Bernard Hayot, située dans la commune de Macouba. Le motif de leur intrusion dans les locaux était l’existence sur les bouteilles de rhum du logo avec le pavillon aux quatre serpents, emblème esclavagiste, ainsi que des figurines d’esclaves.
À la distillerie puis à la boutique, le ton est très vite monté entre manifestants et direction. Ils ont fait fermer l’usine et la boutique. Cartons, bouteilles de rhum, mobiliers ont volé en éclats. Aux dires du directeur de la distillerie il y aurait pour environ 40 000 euros de dégâts. Celui-ci a déposé plainte. Les salariés de l’entreprise, qui sont une trentaine, mis devant le fait accompli ont dû quitter les lieux.
Les militants sont restés sur place jusqu’au samedi. Ils attendaient l’annonce de mesures concrètes de la direction quant au retrait des emblèmes esclavagistes sur les packagings et les bouteilles de rhum. Dans un premier temps, celle-ci indiquait qu’elle s’était engagée à le faire mais qu’il s’agissait d’une opération longue et délicate. La bonne blague ! Le maire de Macouba, sur les lieux durant la journée de samedi, a plutôt tenté de jouer les médiateurs entre les parties. Des militants ont été un temps mis en garde à vue. Ils ont finalement été relâchés. Pour l’instant, les condamnations sont venues des milieux patronaux et professionnels mais aussi du maire de droite de Case-Pilote et d’élus comme Philippe Petit de l’UDI.
Après le déboulonnage de statues il y a quelques mois, les auteurs ont renouvelé leurs méthodes coup de poing, pointant du doigt les vestiges anachroniques et insultants du passé colonial.