Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 Juifs sont arrêtés à Paris. Ils seront déportés vers le camp d’extermination nazi d’Auschwitz. Parmi eux, 4 115 enfants.
La majorité des personnes raflées sont d’abord parquées durant cinq jours au Vélodrome d’Hiver, dans le 15e arrondissement, sans nourriture et avec un seul point d’eau.
Ceux qui essayent de s’enfuir sont abattus. Une centaine de personnes se suicident. Les survivants sont ensuite déplacés dans des camps situés en France, notamment à Drancy, avant d’être embarqués dans les trains de la mort.
La « rafle du Vel d’Hiv » a été la plus grande opération de déportation de Juifs envoyés de France à Auschwitz au cours de la Seconde Guerre mondiale. Si certains enfants ont réussi à s’échapper avant, aucun de ceux qui sont montés dans les trains n’en reviendra, et moins d’une centaine d’adultes.
Elle est restée le symbole de la collaboration du pouvoir français avec le régime nazi dans sa politique monstrueuse de génocide des Juifs. Les policiers et gendarmes français ont mené des vagues d’arrestations qui allaient parfois au-delà des demandes du gouvernement allemand. Les enfants de moins de 16 ans, par exemple, n’auraient pas dû être raflés.
Le régime de Vichy a aussi mené de telles opérations en dehors de la zone occupée. Parmi les hauts fonctionnaires qui ont mené avec zèle cette politique d’extermination il y avait le chef de la police française, René Bousquet.
Les dirigeants politiques ont longtemps refusé de reconnaître la responsabilité de l’État français dans la déportation de dizaines de milliers de Juifs vers les camps de la mort. Ce n’est qu’en 1995 que Chirac, président, reconnaîtra cette responsabilité. Marine Le Pen, elle, continuait de soutenir en 2017, lors de sa campagne présidentielle, que la France « n’est pas responsable du Vel d’Hiv ».