Le 16 novembre est entré dans la mer des Caraïbes l’un des navires de guerre les plus sophistiqués et imposants qui existe, le porte-avion américain USS Gerald R. Ford.
Il complète avec ses 4000 hommes et ses trois destroyers une flotte américaine d’une dizaine de navires proche des côtes vénézuéliennes.
Le contre-amiral Paul Lanzilotta, qui commande le groupe de frappe du porte-avions USS Gerald R. Ford, a déclaré que cette présence « renforcera les capacités existantes pour protéger la sécurité et la prospérité de notre nation [les États-Unis] contre le narcoterrorisme ».
Prétendument pour lutter contre le trafic de drogue, l’armée américaine a réalisé entre septembre et le 16 novembre, au moins 21 frappes sur des bateaux. Le 16 novembre sur une embarcation bombardée, quatre morts portent à 76 le nombre de tués par l’armée US.
Proche des côtes colombiennes et de Trinidad et Tobago, les marins-pêcheurs ont peur d’être pris pour cible, et pour cause : aucune preuve à l’appui ne démontre que les personnes tuées étaient des narcotrafiquants.
Trump joue sur le fait que la drogue fait des ravages aux USA. Mais la plupart des décès liés à la drogue aux USA sont causés par le Fentanyl venant du Mexique transporté par voie terrestre et non par voie maritime.
La présence militaire renforcée dans la région cherche à s’attaquer surtout au Venezuela. Mais la Colombie et le Mexique sont dans le collimateur.
Les USA ont trouvé un allié dans le gouvernement de Trinidad et Tobago îles proches du Venezuela. Ils menacent ouvertement ce dernier pays. Ils veulent se débarrasser du dirigeant actuel, Nicolas Maduro, qui échappe au total contrôle de l’impérialisme américain, dans la lignée de Chavez.
L’impérialisme poursuit une politique séculaire d’intervention dans les Caraïbes, qu’il a toujours considérées comme son arrière-cour. C’est ainsi qu’il est intervenu en 1898 à Cuba, en 1965 à Saint-Domingue, et qu’il a envahi en 1983 l’île de la Grenade dont le régime n’était plus à sa botte.
En 1989 « la guerre contre la drogue » de Washington fut aussi un prétexte pour faire débarquer au Panama les soldats américains qui liquidèrent un dictateur ayant refusé d’obéir aux ordres des États-Unis. Au passage des milliers de Panaméens furent tués par l’armée américaine.
En réponse aux frappes US le Venezuela a lancé des exercices militaires début septembre et mobilise massivement dans le pays. Maduro prétend pouvoir déployer 200 000 militaires pour une lutte armée.
L’impérialisme américain veut maintenir sous sa coupe des régimes qui échappent même légèrement à son contrôle direct. Au Venezuela les concessions faites pour ouvrir le pays au pillage des capitalistes américains dans les secteurs pétroliers et miniers ne suffisent pas. Les États-Unis veulent mettre au pas tous ceux qui envisageraient de se révolter. Une importante opposition existe contre Maduro au sein de la population vénézuélienne, Trump tente de s’appuyer sur elle pour faire chuter le régime. Ce qui n’exclut pas le risque d’une intervention de guerre directe et frontale.
Peu de voix s’élèvent contre la présence des navires de guerre. Seule la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a dénoncé la politique actuelle de Trump dans les Caraïbes.
L’ombre de la guerre s’étend au niveau mondial au point de frapper maintenant à nos portes !