La République démocratique du Congo (RDC) et le M23 (groupe armé actif dans le Nord-Kivu) ont signé au Qatar un accord-cadre en vue d’instaurer la paix, le 15 novembre dernier, après plusieurs années de conflit.
La cérémonie a eu lieu à Doha au Qatar. Les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine se sont engagés depuis plusieurs mois dans des négociations pour un accord de paix.
Depuis des décennies, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, deux provinces à l’est de la RDC, sont ravagées par des guerres à répétition et des rébellions sans fin.
Depuis janvier, le groupe armé M23 qui compte des soldats rwandais, soutenu par le Rwanda, contrôle une large partie de la région du Kivu, dont la capitale est Goma. Ses membres fondateurs appartiennent à la minorité ethnique Tutsi. Elle s’est réfugiée au Congo, pays voisin du Rwanda, en juillet 1994 après le massacre des Tutsis par les Hutus.
Depuis les années 1990 les conflits ont fait au moins six millions de morts et des millions de déplacés. Au milieu de ce chaos, l’extraction minière n’a jamais cessé. Le sous-sol de la République démocratique du Congo est l’un des plus riches du monde, il regorge de diamants, pétrole, or, cuivre, cobalt, cassitérite, coltan…. Le cobalt est essentiel pour la fabrication des batteries dans l’électronique et des voitures électriques. La cassitérite et le coltan sont destinés à produire des écrans pour les téléphones portables et les ordinateurs portables.
Cette exploitation a commencé depuis la colonisation avec l’arrivée des premiers européens, elle s’est poursuivie avec les chefs de guerre, les autorités congolaises, rwandaises et les capitalistes des pays impérialistes comme la Grande-Bretagne, la France ou les États-Unis. En avril, les États-Unis ont obtenu le retrait du M23 de la troisième mine d’étain au monde pour que la compagnie Alphamin relance sa production.
Les conditions de travail des centaines de milliers de mineurs, hommes, femmes et enfants, sont inhumaines. Ils creusent des puits avec de simples bêches, risquant leur vie pour des salaires de misère. Et pourtant la valeur de la production du secteur extractif est estimée à 71,3 milliards entre 2020 et 2022 (rapport d’avril 2025 du CREFDL, Centre de recherche en finances publiques et développement local).
Cet accord de paix servira surtout les intérêts des grandes entreprises liées aux pays impérialistes. Pour la population laborieuse, il n’y a pas d’espoir d’un réel développement ou d’une véritable paix durable. Le capitalisme a transformé l’est de ce territoire en bourbier de sang au service de la fortune des milliardaires américains et européens.