Haïti vit au rythme de la violence systématisée des gangs. Plus d’un million de personnes ont été déplacées et près de 6 millions font face à une insécurité alimentaire aigüe.
À Port-au-Prince, la capitale, près de 85 % du territoire est sous la coupe de gangs armés. Ces gangs progressent en province vers le centre, le nord du pays ainsi qu’en direction de Saint Domingue. Ils occupent les villes au passage en chassant la population qui cherche asile dans des camps de réfugiés. Néanmoins dans certains quartiers il y a une certaine résistance autour de groupes de défense locaux.
La mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dirigée par le Kenya a été inefficace. Une des actions notables, fut l’explosion d’un drone dans un quartier de Cité Soleil un des bidonvilles de Port-au-Prince. Il visait un chef de gang. Mais les seuls tués furent les habitants du quartier dont plusieurs enfants ! Sa mission est terminée depuis le 2 octobre et l’ONU reconnait qu’elle « n’a même pas atteint la moitié des objectifs prévus, ni en termes d’effectifs ni en termes de résultats » !
Elle sera remplacée par une force de répression des gangs (FRG) prévue pour une durée initiale d’un an. L’ONU propose 5 500 soldats et policiers et un soutien logistique et opérationnel avec soi-disant plus de moyens d’action.
Pour se libérer des bandits comme de l’exploitation, les masses laborieuses ne peuvent compter que sur leurs propres forces. Leur libération ne viendra pas des faux espoirs mis dans la police ni dans le gouvernement, ou d’une intervention des forces militaires internationales. Elle viendra des luttes conscientes de la classe ouvrière, des paysans pauvres, des « ti-machann » (petites marchandes), des jobeurs, des chômeurs, des jeunes et de tous les militants révolutionnaires.