Dans la zone industrielle de Port-au-Prince, il y a près d’un an, le patron de l’usine GMC Clifford Apaid licenciait des centaines d’ouvriers sans payer leurs prestations légales.
Après quelques mois sans solde, des dizaines d’ouvriers se sont rendus à l’usine, ont interpellé le directeur pour exiger leur dû. Ces travailleurs sont toujours en attente d’une réponse de la direction.
En cette période où l’usine tourne au ralenti, il y a peu d’ouvriers qui travaillent. En général c’est en septembre que les ouvriers touchent leur prime de congé annuel. Cela leur permet de préparer la rentrée des classes. Cette année, au mois d’octobre ils n’ont toujours rien reçu. Après plusieurs demandes sans réponse, les ouvriers ont observé un arrêt de travail.
Le patron leur a expliqué qu’il ne pouvait pas les payer, qu’il a « de graves problèmes économiques », ses comptes sont bloqués aux États Unis, il a aligné les explications et le même jour il les a renvoyés.
Un autre patron Charles Henri Backer a eu une réaction similaire, il a mis à pied des centaines d’ouvriers pendant plusieurs mois sans aucune indemnité. Quand les ouvriers ont réclamé leur salaire, il a déclaré ne pas pouvoir les payer car il était en « grande difficulté économique ». Par dérision il interpellait un ouvrier pour lui prêter quelques dollars.
Ces patrons harcèlent les ouvriers chaque jour pour réaliser des quotas de plus en plus élevés, et au moment de payer les salaires ils prétextent qu’ils n’ont pas d’argent. Mais ils trouvent de l’argent pour financer leurs hommes de main, ils ont de l’argent pour acheter des maisons haut de gamme à l’étranger, leur famille continue à vivre dans le luxe.
C’est la force de travail des ouvriers qui crée toutes ces richesses dont les patrons se gavent. Par les débrayages, grèves, manifestations ils peuvent forcer les patrons à payer les salaires qui leur sont dus. C’est le seul langage que les patrons comprennent.