Dimanche 5 octobre à 20h, le Premier Ministre fraichement nommé par Macron, Sébastien Lecornu, a fait connaitre son gouvernement. Puis le lendemain, à 10h45, il a démissionné. Son gouvernement aura duré moins de 24 heures. Et tout cela parce qu’un ministre n’avait pas l’heur de plaire à un autre.
Nouvelle escalade donc de la crise politique française ouverte après la dissolution par Macron de l’Assemblée nationale et les élections de 2024 accouchant d’un manque de majorité.
C’est ce cirque politicien, bien loin des préoccupations des travailleurs et de la population, qu’ils appellent « démocratie » !
Vue de la Martinique et de la Guadeloupe à 7 000 kilomètres des palais Matignon ou Elysée, ce spectacle parait encore plus dérisoire et minable.
Tout ce petit monde de ministres, de politiciens, de notables se préoccupe avant tout de ses intérêts personnels.
Les intérêts des travailleurs et des classes populaires sont autres : comment faire face aux difficultés de la vie, comment vivre avec des bas salaires, faire vivre sa famille, faire face à ses problèmes de santé.
Du Parti socialiste, à Mélenchon, Le Pen en passant par Retailleau, tous constituent le personnel politique de la classe dominante, la bourgeoisie.
L’instabilité politique qu’ils donnent à voir est le reflet de la pourriture du système capitaliste en crise, leur système.
Les véritables dirigeants de la société sont les grands capitalistes et actionnaires milliardaires à la tête des entreprises du CAC 40. Ce sont les Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France, à la tête du groupe de luxe LVMH, les Dassault, les Mulliez, les Saadé, patrons de la CMA-CGM… Ceux dont la fortune a été multipliée par 12 en moins de 30 ans.
Aux Antilles, ce sont les grandes familles békées exploiteuses, empoisonneuses au chlordécone et bénéficiaires de la vie chère qui font la loi.
La réforme des retraites, le blocage des salaires et des pensions de retraite, les économies sur les services publics, le déremboursement des médicaments, la suppression progressive de la prime de 40 % de vie chère aux Antilles… ont été dictés par le grand patronat pour récupérer toujours plus d’argent de nos poches vers les caisses publiques. Et tout cela pour le reverser sous la forme d’aides de toutes sortes à la bourgeoisie.
Les milliards d’euros d’argent public qui ne vont pas dans les hôpitaux, les écoles, la réparation du réseau routier, de l’eau potable vont grossir les grosses fortunes sous forme de subventions, de baisses d’impôts et d’aides en tout genre. Cela représente entre 211 et 270 milliards d’euros versés chaque année aux grosses entreprises, soit l’équivalent de 15 millions d’années de Smic.
C’est la rapacité de cette classe sociale parasitaire qui a contribué à creuser la dette de 3 400 milliards qu’aujourd’hui l’État veut faire payer aux classes populaires.
Les présidents, les futurs premiers ministres et gouvernements, quel que soit leur parti politique, ne toucheront pas à l’argent de la grande bourgeoisie. Ils aideront la bourgeoisie à continuer de mener sa guerre sociale contre les travailleurs et les pauvres.
Aujourd’hui, ce sont les travailleurs qui craignent pour leurs lendemains et ceux de leurs enfants. Mais, la peur doit changer de camp. Il faudra de nouvelles grèves générales comme en mai 68 en France ou en 2009 en Guadeloupe et en Martinique.
Si nous voulons des augmentations de salaire, de l’eau potable dans tous les robinets, des Sargators anti sargasses en quantité suffisante, des prix raisonnables, des routes en bon état, nous n’avons aucune confiance à faire au personnel politique de la classe dominante. Nous devrons nous mobiliser pour orga-niser une contre-offensive d’ampleur.
Actuellement, au Népal, en Indonésie, à Madagascar, au Maroc, au Pérou, les jeunes des classes populaires montrent de quoi sont capables les masses en lutte.