Par un décret publié le 27 juin 2024, les agents en congé maladie verront leur rémunération amputée. La prime de vie chère des fonctionnaires diminuera comme suit :
Jusqu’à 50 % de suppression en cas de congés maladie ordinaire (CMO) ; 67 % de perte la première année de congé longue maladie (CLM), 40 % les deux années suivantes ; et une suppression totale en congé longue durée (CLD). Comme si cela ne suffisait pas, le décret s’applique rétroactivement. Résultat : des centaines d’agents déjà malades, parfois soignés pour des cancers, sont contraints de rendre plusieurs milliers d’euros. À La Réunion, certains ont vu jusqu’à 5 000 euros prélevés sans préavis, en plein été, les laissant sans recours ni ressources. Une véritable double peine : la maladie et la sanction.
Ce décret, présenté hypocritement comme une amélioration des droits en cas de maladie, a plutôt une logique d’austérité : gratter quelques économies sur le dos des agents malades.
Le gouvernement veut à terme liquider les 40 %, acquis en 1953 par une grève générale historique des fonctionnaires d’Outre-mer. À l’époque, ils avaient imposé l’égalité de traitement avec les fonctionnaires métropolitains. Cette prime, loin d’être un privilège, est une compensation vitale face à un coût de la vie exorbitant, à l’inflation, et à la vie chère organisée par les profiteurs.
Dans les services publics, ce sont les conditions de travail qui rendent malades. Et maintenant, c’est le salaire qu’on attaque. Ce décret, comme tant d’autres, fait partie d’une politique de casse sociale systématique, menée contre les services publics, les travailleurs et les classes populaires.
Ce que la lutte a conquis, les travailleurs ne pourront le défendre que par la lutte.