Un père de famille n’ayant quasiment jamais travaillé de sa vie, et dont le seul mérite est d’avoir vécu aux crochets de sa femme, vient de mourir. Il ne s’agit pas d’un chômeur habitant un HLM de banlieue, dont la presse n’aurait même pas parlé, sinon pour dire que les pauvres sont des fainéants vivant aux crochets de la société. Non, cet assisté n’est autre que le prince Philip d’Édimbourg, mari de la reine d’Angleterre Élisabeth II, qui vient de mourir presque centenaire (à deux mois près).
La presse bourgeoise ne tarit pas d’éloges sur ce gentleman discret, qui représenterait le summum du raffinement britannique. En fait, né en Grèce d’un prince un peu désargenté et arrière-arrière-petit-fils de la reine Victoria (tout comme sa femme), il épouse Élisabeth en 1947 et ne fait pas une mauvaise affaire, puisqu’il a touché annuellement 409 000 € jusqu’à l’âge de 97 ans où il a « pris sa retraite » ! Le prince consort est sorti. Mais sa fortune est estimée à 25 millions d’euros.
On peut se demander pourquoi la bourgeoisie britannique entretient une famille de parasites qui coûte cher au budget de l’État. En fait, le rôle de la monarchie est surtout symbolique, et représente la continuité du pouvoir, quel que soit le parti bourgeois au gouvernement. La reine d’Angleterre règne sur le Commonwealth, et joue toujours le rôle de chef d’État même si ces pays sont indépendants. En plus du Royaume-Uni, elle reste reine du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Jamaïque, des Bahamas, de Grenade, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Îles Salomon, de Tuvalu, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, du Belize, d’Antigua-et-Barbuda, de Saint-Christophe-et-Niévès et, a priori jusqu’en novembre 2021, de la Barbade. Une façon pour la bourgeoisie britannique de conserver une influence sur une bonne partie de son ancien empire colonial, comme le fait la France à travers la « Françafrique ».