Le 2 mars 1982, il y a 40 ans, les députés ont adopté une loi relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions.
Le champ d’action de toutes ces entités a été renforcé. Les régions, en particulier, ont acquis à ce moment-là le statut de collectivités territoriales. Ce qui pouvait passer pour un élargissement de la démocratie, avec plus de pouvoir local, n’a été qu’un camouflage pour masquer la baisse continue des fonds alloués par l’État.
En Martinique comme en Guadeloupe, les relais locaux du pouvoir ont participé avec enthousiasme à cette nouvelle politique. Toute une génération de politiciens locaux s’est épanouie dans ce nouveau contexte, qui leur a donné plus de maîtrise sur la distribution de l’argent public. Le contrôle de ces fonds publics leur a permis de renforcer leur « réseau » à travers un clientélisme généralisé. Les figures emblématiques de cette époque sont Alfred Marie-Jeanne en Martinique et Lucette Michaux-Chevry en Guadeloupe. Leurs successeurs n’ont pas agi différemment.
Dans nos territoires les deux collectivités, départementale et régionale, ont coexisté pendant de longues années. Cela permettait à plus de politiciens d’aller à la mangeoire, même si la coexistence d’une région et d’un département dans d’aussi petits territoires semblait peu justifiée.
Depuis 2015, la Martinique a fusionné les deux en une collectivité unique, la CTM (Collectivité territoriale de Martinique). En Guadeloupe, les deux collectivités se sont maintenues jusqu’ici. Mais la situation pourrait changer, d’autant que cela permettrait à l’État de faire encore plus d’économies.