Cette guerre est considérée comme la plus meurtrière de l’histoire : aux environs de 70 millions de morts dont près de 50 millions de civils, des villes totalement détruites, des populations complètement traumatisées, condamnées dans les mois et parfois les années qui suivirent au rationnement, à la famine, à la lutte pour la survie dans un océan de ruines à reconstruire et de restrictions.
Les vainqueurs, les Alliés, dont les « trois grands », les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie, mais aussi la France se partagèrent l’Europe en zones d’influence. Ils ont choisi la date du 8 mai 1945 en symbole de la victoire de la démocratie contre le nazisme allemand.
Victoire de la démocratie ?
L’impérialisme français, « soucieux de démocratie », était alors à son apogée coloniale, 12 millions de kilomètres carrés occupés en Afrique, des colonies également en Indochine, aux Antilles… Lorsqu’en 1939 éclata la guerre, l’impérialisme français transforma les peuples en chair à canon. Des contingents furent mobilisés dans tout l’empire, environ 300 000 soldats Nord-africains, autant dans le reste des colonies, dont plusieurs milliers venus de Martinique et de Guadeloupe, probablement autour de 6 000 hommes.
La montée au pouvoir d’Hitler n’avait pas provoqué l’entrée en guerre de la France et la Grande-Bretagne contre l’Allemagne nazie. Ils sont entrés en guerre quand ils ont estimé que leurs intérêts économiques étaient menacés. Les États-Unis entrés en guerre officiellement en 1941 contre le Japon, préparaient leur future place de première puissance mondiale d’après guerre.
Ces puissances n’ont que faire de la démocratie. Les camps de concentration d’Hitler ne les gênaient pas quand leurs intérêts étaient indemnes. Tout comme aujourd’hui les dirigeants des puissances impérialistes qui cautionnent l’anéantissement sous les bombes de la population de Gaza. Pour l’impérialisme, cette guerre à l’échelle mondiale était inévitable pour un nouveau partage de l’Afrique et du monde.
L’impérialisme c’est la barbarie
La « victoire » du 8 mai 1945 fut perçue comme un soulagement en Europe. Elle était loin de mettre fin à la barbarie. Il fallait remettre le monde en coupe réglée, alors les vainqueurs se partageaient l’Europe pour éviter une vague de soulèvements révolutionnaires, comme lors de la première guerre. Les Alliés avaient mené, dès leur avantage sur l’Axe (Allemagne, Italie, Japon), une politique de bombardement afin d’annihiler tout soulèvement populaire là où les pouvoirs d’État menaçaient de s’écrouler. C’est ainsi qu’Hambourg fut brûlée avec 45 000 de ses habitants en 1943 sous les bombes incendiaires des Alliés, et qu’Hiroshima et Nagasaki furent rayées de la carte du Japon par la bombe atomique les 6 et 9 août 1945.
À la victoire est associée l’URSS de Staline à qui l’on accordait comme pourboire les pays de l’est et du centre de l’Europe.
La fin de la Seconde Guerre mondiale ne déboucha pas sur la paix universelle. Une période de « guerre froide » entre les deux puissances mondiales USA et URSS domina pendant près d’un demi-siècle la politique mondiale. Les guerres coloniales comme celles d’Indochine, d’Algérie, de Corée, les guerres du Vietnam, les guerres régionales au Moyen-Orient prirent le relais et ne cessèrent jamais. Les armes ne se turent jamais, pas même le jour du 8 mai 1945 quand l’armée française massacra des milliers d’Algériens réclamant l’indépendance.
Aujourd’hui le capitalisme mondial enclenche un processus conscient ou pas vers un nouveau conflit généralisé. La barbarie, les guerres n’ont jamais cessé et ne cesseront pas tant qu’on n’en finira pas avec le système capitaliste et ses crises.