CO N°1355 (13 septembre 2025) – Martinique – Changement de statut pour qui ?

Le lundi 11 août, en séance plénière, les élus ont approuvé à l’unanimité la convocation du Congrès des élus qui se tiendra les 2 et 3 octobre prochains, au siège de la CTM (collectivité territoriale de Martinique) à Plateau Roy. Ce congrès a pour objectif d’élaborer un projet relatif à l’évolution statutaire de la Martinique.

Que veulent ces élus ? Comme l’a expliqué le président de l’exécutif de la CTM, « c’est d’avoir la capacité d’adapter les lois nationales aux réalités locales ». C’est-à-dire « obtenir de la France un pouvoir normatif, sans pour autant sortir du cadre républicain ».

Ce qu’il faut retenir, c’est que le changement de statut « dans le cadre républicain », n’est qu’une affaire administrative. Et ce n’est pas d’aujourd’hui que des responsables politiques locaux discutent en coulisse à l’Élysée, avec différents présidents français successifs, d’une évolution institutionnelle, d’une autonomie, d’un pouvoir local et même de l’indépendance. D’autres responsables politiques avant Serge Letchimy avaient déjà initié une telle démarche. Les représentants de l’impérialisme français sont depuis belle lurette rodés à ce genre de perspectives. Ils ont d’ailleurs pris les devants « sans sortir du cadre républicain », pour permettre une évolution de leurs institutions vers plus ou moins de décentralisation selon la situation, tout en préservant les intérêts des capitalistes français et locaux.

On ne peut pas être contre un changement institutionnel ou changement de statut. Se débarrasser du pouvoir colonial archaïque est une bonne chose. C’est ce que pense une fraction de la population. Mais les travailleurs, les classes pauvres n’ont pas intérêt à se limiter à être les spectateurs d’une telle évolution statutaire. S’ils veulent voir leurs conditions de vie changer, il faut qu’ils se donnent les moyens de se mobiliser, pour se faire entendre du gouvernement français et des élus locaux. Faire comprendre à ces messieurs et dames que ce qui importe, c’est un véritable changement, sur le plan social et économique.