Trump se présente comme le grand ennemi du narcotrafic. Il prétend vouloir en finir avec le fléau des drogues aux États-Unis. Il cible aujourd’hui le Venezuela, n’hésitant pas à ordonner une attaque au large de ses côtes.
Or, selon une étude du Washington Office on Latin America (WOLA) en 2020, le pays n’est qu’un territoire de transit mineur de ce commerce illicite. Par comparaison, 210 tonnes de cocaïne ont transité par le territoire vénézuélien en 2018, contre 1400 tonnes par le Guatemala la même année. 90 % du trafic de cocaïne n’emprunte pas les routes vénézuéliennes. Les principaux exportateurs et producteurs de cocaïne dans la région sont en Colombie, pays reconnu comme un allié stratégique de l’impérialisme américain sur le continent.
Cette supposée lutte anti-drogue sert en fait à justifier une menace militaire. Le véritable crime du Venezuela n’est pas le narcotrafic, c’est la contestation du contrôle américain sur les ressources pétrolières du pays. Les menaces et les sanctions mises en place par les gouvernements américains successifs n’ont pas suffi à faire s’aligner le Venezuela dans les dernières décennies. La Russie et la Chine en ont profité pour développer leurs relations commerciales avec le pays. C’est encore un affrontement entre l’impérialisme rapace et ceux qui tentent de résister ou rivaliser avec sa puissance qui explique le déploiement de forces armées.
L’impérialisme américain ne tolère aucune contestation de sa main mise sur l’Amérique latine. Ce dernier a besoin de débouchés pour ses capitaux, de conquérir en permanence de nouveaux marchés, d’accaparer sans cesse de nouvelles ressources. Ce sont les intérêts des grands groupes américains du pétrole que Trump représente. Ce ne sont certainement pas les intérêts des millions de travailleurs qui souffrent du narcotrafic qui le préoccupent !