CO N°1355 (13 septembre 2025) – Nouvelle-Calédonie/Kanaky – Accord de Bougival, une tromperie

Le 12 juillet dernier, un accord dit de Bougival était signé entre les différents partis politiques de Kanaky. Proposé par Macron, il prévoyait la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie » au sein de l’État français.

Cela ne signifiait pas pour autant un assouplissement réel de la mainmise de l’État français sur l’ile. L’armée, la justice et la police restent du domaine français. Ces pouvoirs ne pourraient revenir à l’État calédonien qu’après un vote des 3/5èmes du congrès.

En mai 2024, la décision de l’État français d’élargir le corps électoral pour les élections provinciales avait donné le coup d’envoi des émeutes violemment réprimées. Cet élargissement qui donne le droit de vote aux nouveaux arrivants entraine le renforcement du camp anti-indépendantiste. Il a été cette fois entériné. Un vote des 3/5èmes est donc inenvisageable.

La droite et les partis anti indépendantistes, favorables à l’accord, comptent sur un apaisement de la colère sociale qui serait propice aux affaires. Du côté kanak, certains notables y trouveraient aussi leur compte. Mais l’accord a été rejeté par l’Union calédonienne puis par le FLNKS. Les révoltés ont invoqué le fait que cet accord n’ouvrait pas la voie vers « la pleine souveraineté ».

Accord ou pas, les travailleurs et les pauvres continueront à subir le chômage et l’inflation. Les difficultés insoutenables de la vie avaient été à la racine des émeutes de mai 2024. En s’organisant pour défendre leurs propres intérêts ils pourraient mettre fin à l’exploitation et au mépris colonial.