Le 7 octobre des centaines d’ouvriers du parc industriel CODEVI (Compagnie de Développement Industriel) se sont mis en grève pour protester contre une nouvelle taxe sur leur salaire.
Cette zone industrielle est située à quelques kilomètres de la frontière de Saint-Domingue, à Ouanaminthe. C’est une zone franche où travaillent près de 18 000 ouvriers dans des entreprises de textile destiné à l’exportation vers Saint-Domingue notamment. Les patrons, qui ont passé des accords avec les gangs, y engrangent des bénéfices colossaux en pressurant les ouvriers.
Nos camarades de l’Organisation des Travailleurs Révolutionnaires ont publié un bulletin en direction des travailleurs, dont voici la traduction.
Pawol Travayè : les ouvriers de Codevi nous montrent la voie
Grève, manifestations, sit-in, 18 000 ouvriers du parc CODEVI de la ville de Ouanaminthe dans le département du Nord-Est, ont manifesté leur colère. Les travailleurs ont fait grève pendant quatre jours contre les autorités du gouvernement pour stopper les prélèvements et taxes perçus sur leur salaire de misère. Ces taxes représentent 20% du salaire minimum de 685 gourdes (5,4 euros journalier).
Dans les slogans, les ouvriers dénoncent les mauvaises conditions de travail, la détérioration des conditions de vie alors que les patrons et les politiciens vivent à l’aise dans la richesse et la corruption. Ils réclament un salaire minimum de 2.500 gourdes (15 euros), la baisse des prix des produits de première nécessité et le retrait des taxes sur le salaire. Face à cette colère et au soutien de la population pauvre de la zone, le gouvernement a reculé rapidement et a demandé aux patrons de stopper le prélèvement des taxes. Mais les ouvriers sont restés mobilisés pour mettre au pas quelques patrons qui ne voulaient pas exécuter les décisions du gouvernement.
Les travailleurs de CODEVI ont raison de se mettre en lutte. Cette colère devrait s’étendre à toute la capitale, au parc industriel Sonapi, dans les petites entreprises, les stations d’essence, les magasins et au reste du pays. C’est le seul moyen pour que les travailleurs et les paysans puissent arracher une amélioration et ne pas mourir de faim.
Depuis plus de six ans, les gangs ont déclenché une violence sans limite contre la classe ouvrière et toute la population. Cette violence a permis à un petit groupe d’assassins de s’enrichir, et aux patrons et politiciens de devenir encore plus riches.
C’est notre lutte qui nous permettra de sortir de cette situation d’exploitation. C’est cette lutte à mener pour nous débarrasser de cette classe dominante et les assassins qui détruisent nos vies. Nous devons prendre le contrôle du pouvoir et des moyens de production pour établir une société sans classe au service de tous les travailleurs.
Les grèves, manifestations et toutes formes de résistance sont des entrainements à préparer les batailles pour la libération des exploités partout dans le pays.
Comptons sur nos propres forces !
OTR UCI
Mercredi 15 octobre 2025