Depuis le 11 août 2025, une très grande majorité des salariés de la SAUR Martinique (Société d’Aménagement Urbain et Rural) sont en grève. Le motif du conflit est le refus de la société de payer une prime due.
Pour conduire leur mouvement, les grévistes, (70 % sur un effectif de 87 salariés), se sont dotés d’un Comité de grève de 11 membres. Ils tiennent deux assemblées générales par jour. À l’occasion de cette grève, ils ont découvert les méthodes employées par ces capitalistes français pour faire du profit en spoliant leurs propres salariés.
La SAUR Martinique, filiale de SAUR International, multinationale spécialisée dans la production et la distribution d’eau potable, a remporté l’appel d’offre lancé par CAP Nord, communauté d’agglomération des communes du Nord de Martinique, au détriment de la SME, filiale de SUEZ, autre multinationale ayant la même activité. Cette dernière avait le contrat avec CAP Nord jusqu’au 31 décembre 2024.
Parmi les garanties données par SAUR Martinique à CAP Nord, figure celle de verser une prime de 3000 euros aux salariés transférés de la SME dès la première paie en janvier 2025 en cas de gain du marché. La SAUR a été retenue par CAP Nord et le contrat a été signé le 24 octobre 2024.
En décembre 2024, les salariés de SAUR Martinique, ayant su que cette dernière avait remporté le marché, se sont mis en grève pour obtenir la même prime.
Pour mettre un terme à la grève et accélérer la reprise du travail, la direction de la SAUR a proposé une prime de 3000 euros aux salariés en grève, versée en deux temps : la moitié en décembre 2024, et le reste en août 2025, sous conditions de performance.
Et pour faire avaler cette condition à ses salariés et arrêter la grève, la direction de SAUR Martinique va inclure dans le protocole d’accord cet énorme mensonge : « Les mêmes critères conditionneront la seconde partie de la prime de 1500 € brut des collaborateurs transférés de SME en août 2025 ». Ce qui était bien entendu totalement faux.
En juillet 2025, pour le versement du solde, SAUR Martinique a cherché à imposer aux agents transférés de la SME les mêmes conditions de performance. Ils ont refusé tout net la modification de l’accord signé. Ils se sont mis en grève pour exiger le paiement immédiat du solde de 1500 euros. Quant aux salariés de SAUR déjà présents dans la société, floués par la direction de SAUR, ils se sont mis en grève pour également obtenir leur solde, 1500 euros sans conditions de performance.
Après quatre semaines de grève, la détermination des grévistes est intacte et ils bénéficient d’un large soutien de la population.