CO N°1358 (25 octobre 2025) – Turks et Caïcos – Un « paradis touristique » gangrené par la violence

L’archipel de Turks and Caïcos est un « territoire d’outremer » britannique, situé au sud des Bahamas et à 90 km au nord d’Haïti. Composé de 40 îles coralliennes, il s’étend sur 948 Km² et compte moins de 50 000 habitants.

Jusqu’alors, cet archipel était surtout connu comme un « paradis touristique » avec de magnifiques plages et des hôtels de luxe, attirant plus de deux millions de touristes en 2024. C’est aussi un « paradis fiscal » pour les riches et les trafiquants qui veulent blanchir leur agent mal acquis.

Mais tout comme en Guadeloupe et en Martinique il y a le revers de la médaille : toute la population est loin de vivre dans l’opulence. Une étude récente a montré que Turks et Caïcos est désormais en tête des pays de la Caraïbe pour le nombre de meurtres par rapport à la population. Récemment quatre personnes ont été assassinées et neuf blessées dans un bar tenu par des Haïtiens.

Beaucoup d’Haïtiens ont trouvé refuge dans l’archipel. Ils ont largement contribué au développement de l’économie et sont même indispensables. Mais la politique d’immigration ne favorise pas leur intégration, notamment celle des jeunes nés sur place.

La misère dans les quartiers pauvres, comme partout, favorise la délinquance. Comme le précise un journaliste local, cette délinquance n’est pas due exclusivement à l’immigration haïtienne, mais aussi à des jeunes originaires de l’archipel. Mais il se développe un sentiment anti-haïtien qui a conduit les autorités à durcir les contrôles et les expulsions. Un bidonville de 220 logements a été détruit par les autorités en juillet.

Cette montée de violence n’est pas propre à Turks et Caïcos, mais sévit dans toute la région et au-delà, nous sommes bien placés aux Antilles françaises pour le savoir. Elle résulte en grande partie de la décomposition du système capitaliste qui n’a rien à offrir à la jeunesse comme perspectives d’avenir.